Faisant ses débuts à la Milan Fashion Week, JW Anderson livre une réflexion sur notre perception de l’objectivité de ce qui est portable et de ce qui ne l’est pas. Il s’agit d’une collection divertissante, déconstruisant les vêtements et détournant certains objets de notre quotidien pour créer des ensembles ludiques.
Les t-shirts et les combinaisons sont déchirés avec des codes-barres qui ressortent; une planche de skateboard ou un guidon de BMX sont incorporés dans des pulls; un gant en cuir est cousu sur un pull sans manches en maille; ou des galettes de CD sont collés sur des pulls molletonnés. Une manière pour nous rappeler le caractère éphémère intrinsèque de la modernité, et son inéluctable descente à l’anachronisme.
Et, pour souligner davantage l’illusion de la modernité, Jonathan Anderson a reproduit Rembrandt aux yeux hagards, également connu sous le nom de Autoportrait aux yeux écarquillés ou Rembrandt au bonnet la bouche ouverte, un selfie de Rembrandt en eau forte et burin daté de 1630, donc âgé de près de 400 ans, en intarsia sur des tricots et en imprimé sur des baskets. À travers ce “selfie”, Jonathan Anderson a voulu souligner que même si la technologie évolue, la façon dont nous l’utilisons reste assez constante.
“La mode est un dispositif très moderne. Mais ce n’est pas un acte moderne”, a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que “[C’est] une collection qui demande à être regardée en perspective : du sommet de la perche à selfie”.