La collection homme printemps 2026 de Louis Vuitton, signée Pharrell Williams, transforme l’inspiration indienne en garde-robe contemporaine raffinée. Le 25 juin, le directeur artistique américain a présenté sa vision devant le Centre Pompidou, sur un plateau de jeu de serpents et d’échelles géant conçu avec l’architecte Bijoy Jain du Studio Mumbai.

Williams puise dans ses voyages à New Delhi, Mumbai et Jodhpur pour créer cette collection qui célèbre l’artisanat indien sans verser dans le folklore. « Ce sont les couleurs qui nous ont inspirés en Inde. Vous verrez du curcuma dans la collection, de la cannelle, du denim indigo café », explique-t-il en coulisses. Cette approche chromatique se retrouve dans des costumes aux tons pourpres et indigo, des vestes Harrington couleur aubergine et des pièces techniques métallisées.
Le créateur privilégie la fluidité des silhouettes avec des pantalons plissés amples, des vestes pyjama rayées et des manteaux-robes décontractés. Cette esthétique décontractée contraste avec les codes habituels de la maison, Williams assumant cette évolution vers plus de naturel. Les carreaux madras se mêlent aux équipements de randonnée, tandis que les hoodies et les doudounes arborent des capuches ornées de bijoux dignes d’un maharadjah.
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L’héritage de Darjeeling Limited de Wes Anderson ressurgit à travers une collection capsule reprenant les motifs animaliers créés exclusivement pour le film en 2007. Guépards, éléphants, zèbres et girafes ornent des sacs, des sneakers et des ensembles en denim, culminant avec une veste blanche densément brodée. Ces pièces nostalgiques ajoutent une dimension cinématographique à cette collection inspirée par l’univers du voyage.

Williams collabore étroitement avec les artisans locaux lors de ses recherches, visitant des ateliers d’impression et des ateliers de broderie. « Ce que l’art et la peinture représentent pour Paris, le textile et la broderie le représentent pour l’Inde », observe-t-il. Cette philosophie transparaît dans les détails minutieux : un sweat zippé en pixels de vison cousus main de cinq millimètres chacun, des broderies métalliques et pierres ornant les pantalons de combat soyeux.
La bande sonore inclut Yaara Punjabi, co-produite par le compositeur A.R. Rahman, soulignant cette collaboration culturelle authentique. Williams revendique sa légitimité à explorer cette culture : « Je suis personnellement un citoyen du monde, donc je vais toujours rendre hommage à un endroit qui m’a inspiré. »

Le Prince de Galles apparaît de façon surprenante mais séduisante, se transformant parfois de tissu en broderie sur une même veste. Un nouveau denim associe une trame non teinte à une chaîne damier brun LV, créant une texture inédite. Les accessoires se distinguent particulièrement avec les modèles Speedy 40 teintés bleu profond et orange, ainsi que les sacs tapis et les lunettes dotées de protections métalliques rappelant les malles du Darjeeling.
Cette collection marque un tournant dans l’approche de Vuitton. Après une saison streetwear avec Nigo, il privilégie désormais la sophistication décontractée et l’artisanat d’exception. Les 76 looks présentés témoignent d’une maturité créative assumée, Williams prouvant ainsi sa capacité à honorer les codes de la maison tout en y insufflant sa sensibilité personnelle.