Craig Green assume pleinement son inspiration beatlesienne pour cette collection. Le créateur britannique puise dans l’énergie créative du célèbre quatuor de Liverpool pour dévoiler une garde-robe masculine audacieuse, où les références psychédéliques côtoient sa propre approche déconstructiviste.
Le CNAM, un espace cathédralique à Paris, devient le théâtre de cette exploration esthétique. Green transforme le lieu en terrain de jeu créatif, recouvrant le podium de sable pour accueillir ses mannequins, certains pieds nus, d’autres chaussés de sandales en cuir ou de mocassins à franges longues.

L’héritage des Fab Four transcendé par la vision contemporaine du designer londonien ne se limite pas à l’apparence. Green s’intéresse davantage à la prolificité extraordinaire des Beatles qu’à leur imagerie. Cette approche nourrit une collection qui célèbre la créativité spontanée et accepte l’imperfection comme composante esthétique.
Les silhouettes déstructurées sont l’épine dorsale de cette collection masculine. Les vestes militaires s’inspirent de l’esthétique de l’album Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band avec leurs surpiqûres contrastantes inachevées : rouge sur olive, orange sur camel. Les pantalons et hauts sont agrémentés de ceintures et sangles qui pendent librement, créant un mouvement perpétuel autour du corps.

L’innovation textile se manifeste à travers des pulls qui débutent par un col rond classique avant de se dissoudre en une masse de fils longs. Les chemises sont dotées de lacets et de cordons qui tombent sur le devant et l’arrière, évoquant des rayures qui se seraient détachées. Green réinvente également le manteau de pluie en découpant le dos et en utilisant des couches ultra-légères de tissu de chemiserie.
Les manteaux inspirés des vêtements pour chiens apportent une dimension ludique inattendue. Déclinés en jaune saturé, sarcelle et gris, ces pièces sans manches intègrent de petits inserts tricotés et de la fourrure contrastante autour de la capuche. Leur caractère fonctionnel est renforcé par des fermetures éclair épaisses et des fixations.
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La dimension psychédélique s’exprime notamment à travers des lunettes ornées de LED, confectionnées à l’aide d’éclairages de maisons de poupée. Ces accessoires lumineux transforment le regard des mannequins en étoiles scintillantes, évoquant l’ouverture d’esprit caractéristique de l’époque beatlesienne. Certains modèles serrent des mouchoirs entre leurs dents, créant un effet d’ectoplasme textile qui évoque autant les fausses séances de spiritisme que l’attitude canine.
Les imprimés floraux envahissent manteaux et pantalons, accompagnés de franges ondulantes. Les anoraks se parent de rayures arc-en-ciel épaisses et de détails cordés. Ces motifs fleuris s’épanouissent également sur les tricots, les ceintures et les harnais en cuir, créant un univers cohérent où chaque pièce dialogue avec les autres.
La collaboration avec Grenson enrichit la collection avec des bottines à sangles et des mocassins à franges qui complètent parfaitement l’esthétique décontractée de l’ensemble. Cette association souligne l’attention portée aux détails et à l’harmonie d’ensemble.
Green clôture son défilé par quatre looks extraordinaires multi-floraux et multicouches. Ces créations vibrantes de couleur s’inspirent des draps des années 1960, bouclant la boucle de cette exploration nostalgique. Le designer révèle également son intérêt grandissant pour le jardinage, métaphore de sa maturité créative et de son désir de cultiver la beauté.