La BYD Dolphin Surf est enfin disponible en France à un prix qui fait sensation : une citadine électrique à moins de 20 000 euros. Cette offensive tarifaire du constructeur chinois pourrait bien redéfinir les codes du segment B électrique, longtemps dominé par des modèles européens plus onéreux.

Une version européanisée qui grandit
BYD a pris le temps d’adapter sa populaire Seagull chinoise aux exigences du Vieux Continent. La Dolphin Surf mesure désormais 3,99 mètres de long, soit une vingtaine de centimètres de plus que son alter ego asiatique. Cette croissance s’explique par l’intégration de boucliers spécifiques plus agressifs, conçus pour répondre aux normes européennes de sécurité.
Avec ses dimensions finales (1,72 m de large, 1,59 m de haut et un empattement de 2,50 m), la BYD se positionne pile dans le segment B. Ces proportions lui confèrent une silhouette haute sur pattes, différente de celle de ses concurrentes européennes plus élancées.

Trois versions pour tous les budgets
Le constructeur chinois propose sa citadine électrique en trois versions distinctes. L’offre débute avec la version Active, équipée d’un moteur de 88 chevaux et d’une batterie LFP de 30 kWh offrant « tout juste 220 km d’autonomie en cycle WLTP ». Cette version d’entrée de gamme est clairement destinée à un usage urbain intensif.
La version intermédiaire Boost conserve le même moteur, mais adopte une batterie plus conséquente de 43,2 kWh, ce qui porte l’autonomie officielle à 322 kilomètres. Une configuration plus polyvalente qui permet de faire des trajets périurbains sans stress.
Au sommet de la gamme, la version Comfort associe la grosse batterie à un moteur plus puissant de 156 chevaux, avec une autonomie de 310 kilomètres selon le cycle WLTP. Cette mécanique musclée permet d’abattre le 0 à 100 km/h en 9,1 secondes, ce qui est une performance honorable pour une citadine de 1 310 kg.
Suivez toute l’actualité d’Essential Homme sur Google Actualités, sur notre chaîne WhatsApp, ou recevoir directement dans votre boîte mail avec Feeder.
Les performances de recharge dans la moyenne
Toutes les versions sont équipées d’un chargeur AC de 11 kW de série, permettant une charge complète en trois ou cinq heures selon la taille de la batterie. Pour la recharge rapide, BYD annonce des puissances de 65 kW pour la petite batterie et de 85 kW pour la plus grosse. Le constructeur promet « qu’il faut trente minutes pour passer de 10 à 80 % de charge dans les meilleures conditions ».
Ces performances placent la Dolphin Surf dans la moyenne du segment sans révolutionner les standards actuels. La consommation théorique selon le cycle WLTP oscille entre 15,5 et 16 kWh/100 km, ce qui reste élevé pour une voiture de cette taille.
Un équipement généreux pour le prix
Le rapport prix-équipement est l’un des atouts majeurs de cette voiture. Dès la version Active, proposée à partir de 19 990 euros, on trouve la climatisation, un écran central tactile rotatif de 10,1 pouces, des commandes vocales, une sellerie en similicuir, un radar et une caméra de recul, un régulateur de vitesse adaptatif et une aide au maintien dans la voie.
Les versions supérieures ajoutent progressivement des équipements premium : sièges avant électriques et chauffants, rétroviseurs rabattables électriquement, essuie-glaces automatiques, chargeur de smartphone par induction, caméra à 360° et projecteurs à LED.

Un essai routier prometteur
Selon les tests de différents médias, la version haut de gamme Comfort affiche un comportement routier satisfaisant. « La pêche de son moteur est assez grisante, avec un dynamisme surprenant au décollage des feux rouges ». Cette vivacité se ressent particulièrement en usage urbain, le terrain de prédilection de cette citadine.
Les suspensions adoptent un réglage « assez sec (typique des voitures étroites), mais sans tomber dans l’inconfort ». Cette étroitesse confère également à la voiture une grande agilité, facilitant les manœuvres de stationnement grâce à un rayon de braquage de 9,9 mètres.
Cependant, quelques défauts émergent : l’absence d’essuie-glace arrière pose problème par temps humide et les pneus font « assez rapidement glisser le nez dans les virages pris à vitesse optimiste ». Rien de dramatique, mais des points à surveiller pour une conduite sportive.

Habitacle repensé
BYD a fait le choix audacieux d’une configuration strictement quatre places. « La banquette arrière n’accueille que deux passagers, sans projet manifeste d’accepter une cinquième personne. » Cette décision peut sembler pénalisante par rapport aux concurrentes qui proposent systématiquement cinq places.
En contrepartie, l’espace alloué aux passagers arrière est généreux : « l’espace ne manque pas, aussi bien au niveau des jambes que de la tête ». Le coffre offre une capacité de 306 litres, une contenance correcte, aidée par un double-fond.

L’interface technologique typiquement BYD
L’écran central de 10,1 pouces reprend les caractéristiques des modèles supérieurs de la gamme, avec notamment la possibilité de pivoter entre les formats paysage et portrait. L’interface permet également des commandes gestuelles originales, comme le fait de changer la vitesse de ventilation en glissant trois doigts de gauche à droite ou la température en haut et en bas.
Cependant, l’ergonomie souffre de défauts typiques des productions chinoises : « des menus parfois compliqués à atteindre ou à comprendre, et des fonctions utiles enterrées dans des sous-menus : trois étapes pour activer son siège chauffant, quatre pour supprimer l’alerte de vigilance », d’après le test de Frandroid.

Concurrence frontale avec les européennes
Affichée à 19 990 euros en entrée de gamme, la Dolphin Surf se positionne directement face aux nouvelles générations de citadines électriques européennes : Renault 5 E-Tech, Citroën ë-C3, Fiat Grande Panda et Hyundai Ioniq 5. Une guerre des prix qui s’annonce féroce.
BYD propose même une offre de lancement avec « une remise de 1 000 euros accordée sans conditions aux premiers acheteurs », ramenant temporairement le prix d’accès à 18 990 euros.
Le constructeur chinois espère contourner les surtaxes douanières européennes en produisant cette Dolphin Surf dans sa future usine hongroise, actuellement en construction. Cette délocalisation pourrait même permettre à la voiture d’être éligible au bonus écologique français, renforçant ainsi sa compétitivité tarifaire.

Disponibilité et perspectives
La BYD Dolphin Surf est désormais disponible à la commande, avec des livraisons prévues pour l’été 2025. Cette citadine électrique chinoise arrive sur un marché français en pleine mutation, où les constructeurs traditionnels ont du mal à proposer des modèles électriques abordables.
Malgré quelques défauts inhérents à son positionnement tarifaire, la Dolphin Surf offre un rapport qualité-prix-équipement particulièrement attractif. Sa réussite commerciale dépendra de sa capacité à convaincre une clientèle française encore méfiante envers les marques chinoises, mais de plus en plus sensible à l’argument du prix dans un contexte économique tendu.