La banque d’investissement américaine Morgan Stanley franchit une étape décisive dans l’adoption de la cryptomonnaie en s’associant à Zerohash pour proposer le trading d’actifs numériques aux clients d’E*Trade. Cette initiative marque l’entrée officielle de la banque d’investissement américaine sur le marché des crypto-actifs grand public.
Le géant bancaire dévoilera cette fonctionnalité au cours du premier semestre 2026. Les clients pourront initialement échanger les trois principales cryptomonnaies du marché : le bitcoin, l’ether et le solana. Jed Finn, responsable de la gestion de patrimoine chez Morgan Stanley, présente cette offre comme une première étape d’un projet plus ambitieux.
Une approche progressive
« La technologie sous-jacente a fait ses preuves et l’infrastructure basée sur la blockchain est évidemment là pour rester », explique-t-il lors d’un entretien. Cette déclaration reflète le changement d’attitude des grandes institutions financières envers les actifs numériques.
Le dirigeant précise que permettre aux clients de trader des crypto-monnaies ne constitue que la « phase un » du projet. La banque prévoit ensuite de développer une solution de portefeuille complète pour ses utilisateurs. Cette approche progressive permet à la banque de tester le marché avant d’investir massivement dans l’infrastructure crypto.
Un écosystème unifié
L’objectif de Morgan Stanley ne se limite pas au trading de cryptomonnaies. Selon Finn, la banque souhaite créer un environnement dans lequel « les clients devraient avoir accès aux actifs numérisés, aux actifs traditionnels et aux cryptomonnaies, tous dans le même écosystème auquel ils sont habitués ».
Cette vision d’intégration répond aux attentes d’une clientèle technologique qui recherche la simplicité d’utilisation. Les investisseurs n’auront plus besoin de jongler entre différentes plateformes pour gérer leurs portefeuilles diversifiés.
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Le contexte réglementaire est favorable
Ce partenariat s’inscrit dans une série d’initiatives des grandes banques américaines pour pénétrer le marché des actifs numériques. Le changement de politique réglementaire sous l’administration Trump a ouvert la voie à ces développements. En mai, Bloomberg rapportait déjà que Morgan Stanley travaillait à l’intégration du trading crypto à sa plateforme E*Trade.
D’autres établissements financiers, comme Charles Schwab Corp., ont également annoncé des offres similaires. Cette course à l’adoption montre que le secteur bancaire traditionnel reconnaît désormais le potentiel commercial des cryptomonnaies.
Des revenus attractifs
Les chiffres de Robinhood Markets illustrent le potentiel lucratif de ce marché. La plateforme de trading en ligne a en effet généré 626 millions de dollars grâce aux cryptomonnaies l’année dernière, soit 21 % de ses revenus nets totaux. Ces performances financières incitent les banques traditionnelles à développer leurs propres services de cryptomonnaies.
Edward Woodford, PDG de Zerohash, confirme cette tendance : « Chaque banque qui possède une branche de trading ou de gestion de patrimoine privé proposera des cryptomonnaies à ses clients sous forme de contrat au comptant. Au cours de la dernière année, elles ont obtenu la clarté nécessaire pour entrer sur le marché. »
Financement et valorisation
Mardi, Zerohash a annoncé avoir levé 104 millions de dollars lors d’un tour de financement de série D, ce qui porte sa valorisation à 1 milliard de dollars. Morgan Stanley a participé à ce tour de table dirigé par Interactive Brokers Group Inc., ce qui renforce le partenariat stratégique entre les deux entreprises.
Stratégies d’allocation
Morgan Stanley prévoit de lancer une stratégie d’allocation d’actifs autour des cryptomonnaies dans les prochaines semaines. La banque indique que les allocations varieront de zéro à quelques points de pourcentage du portefeuille d’un client, en fonction de ses objectifs d’investissement.
La banque évalue également des utilisations plus larges de la tokenisation, notamment pour rationaliser les opérations de back-office, comme le règlement et la compensation. Ces applications techniques pourraient transformer les processus financiers traditionnels.
« Si l’on pousse cette logique à son extrême, la façon dont nous interagissons avec l’argent devient considérablement différente », prédit Finn. Pour les grandes sociétés de gestion de patrimoine, « se situer entre le client et cette division émergente tradfi-defi, et simplifier l’expérience utilisateur » représente une « opportunité massive ».
