Miuccia Prada et Raf Simons ont dressé un portrait sartorial de la dualité dans leur collection Automne 2024 pour hommes, brouillant les lignes entre l’agitation urbaine et la rêverie rustique. Imaginez des chaises de bureau pivotant au-dessus d’un ruisseau gazouillant, des porte-documents serrés à côté de bonnets et des cravates en soie apparaissant sous des lunettes de vue. L’automne de PRADA n’est pas seulement un choc des mondes, c’est une convergence harmonieuse, une invitation chuchotée à redécouvrir le réconfort de la nature au sein de la jungle de béton.
Le génie du défilé réside dans son décor immersif : un sol de piste transparent révélant une oasis verdoyante, reflétant la carte de visite de l’invitation juxtaposée à des roseaux d’eau. Cette interaction entre le bâti et le naturel s’est retrouvée dans toute la collection. Les bonnets de bain couronnent les costumes élégants, les toboggans de piscine côtoient les chaussures de ville et les vestes de chasse britanniques s’affichent avec une élégance toute métropolitaine. L’excentricité caractéristique de PRADA s’est épanouie dans des pantalons à cheval sur les sweats et les pantalons de costume, dans des tricots aux couleurs vives et dans une ménagerie fantaisiste de couvre-chefs – cagoules, bonnets, et même chapeaux de capitaine.
Si la collection n’a pas connu la montée d’adrénaline habituelle de PRADA, elle a débordé d’idées nouvelles. Des ensembles jumeaux et des pantalons aux couleurs vives ont osé injecter de la couleur dans la palette automnale. Les manteaux en peau de mouton, qui rappellent les notes nautiques d’Emporio Armani, brillent avec des boutons dorés, murmurant des histoires de brises salées. Des ceintures, parfois superposées de manière audacieuse, cintrent la taille des pulls et des costumes. Même les chaussures chuchotaient le changement, avec des chaussures habillées super plates ressemblant à des pantoufles, laissant présager le détrônement potentiel des grosses semelles.
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“Il y avait un million de références”, a déclaré Simons en coulisses, ses mots faisant écho au charme multiforme de la collection. Le marin, l’homme d’affaires, le penseur – tous cherchent un terrain d’entente avec la nature. PRADA, toujours observateur poétique, a parlé de notre “profond besoin de saisons”, une métaphore du renouveau qui résonne dans l’art et la mode – le “Sacre du printemps” de Stravinsky en est un témoignage.
Et c’est bien le cas. L’automne de PRADA n’est pas seulement une question d’esthétiques opposées ; il s’agit de trouver l’harmonie, une bouffée d’air frais dans les limites taillées sur mesure du bureau. Les costumes sont plus jeunes, plus étroits, plus modernes, tandis que les trenchs conservent leur minceur classique. La flanelle grise évoque les paysages urbains, les vêtements d’extérieur élégants promettent des soirées douillettes au coin du feu et les pulls à grosse maille offrent de la chaleur contre le froid automnal. C’est PRADA au plus près de la réalité, une ode à la fraîcheur du familier, un rappel que même au milieu du béton et du verre, la nature nous appelle et que la mode, toujours adaptable, nous invite à répondre à son appel.
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© PRADA
