La collection BOSS printemps 2026 marque une nouvelle étape pour la maison allemande, proposant une vision qui cherche moins à rassurer qu’à interroger la garde-robe masculine contemporaine. Loin des codes strictement corporate, le vestiaire se déploie sur un terrain de contrastes assumés.

Dès les premières silhouettes, l’intention est claire. Le tailoring, pilier de l’identité BOSS, se libère de ses carcans. Les vestes se portent ouvertes sur plusieurs chemises superposées et les cravates semblent fragiles, presque en suspens. Le costume cesse d’être uniforme pour devenir un terrain d’expérimentation. La culotte courte portée avec des bretelles incarne ce basculement, à la fois insolent et parfaitement cohérent avec l’envie de rupture.
L’archive n’est pas une nostalgie, mais un prisme. Marco Falcioni et son équipe y ont cherché des valeurs plus que des coupes. Ils y ont trouvé ce qui relie le sport, l’art et une certaine tension culturelle allemande. Le résultat est un dialogue permanent entre rigueur et abandon. Une chemise ample au foulard défait croise un pantalon taillé au cordeau. L’effet est troublant, mais jamais gratuit.
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La matière devient complice de ce jeu. Le cuir, travaillé en manteau court ou en trench fluide, conserve une présence sculpturale. Les jersey se font liquides, presque mouvants, face à des pantalons qui conservent une netteté d’atelier. Cette alternance crée un rythme particulier, comme une respiration entre structure et relâchement.
Dans cette collection printemps 2026 de BOSS, l’élégance se glisse là où on ne l’attend pas. Le soir ne se prépare pas devant le miroir du bureau, mais dans la décontraction des vestiaires. La chemise entrouverte semble évoquer un après plutôt qu’un avant. Les volumes, souvent démesurés, interrogent la silhouette masculine sans jamais la caricaturer.
Le décor, avec sa large bande de tissu suspendue et mouvante, rappelait visuellement cette volonté de tension contrôlée. Une scénographie qui prolongeait le discours du vêtement : séduire par l’inattendu, capter le regard sans l’enfermer dans une lecture unique.

Parmi les moments marquants, la présence d’Amelia Grey dans une robe ample au dos ouvert et celle de S. Coups dans un trench fauve vinrent incarner cette idée d’allure déliée. Côté invités, David Beckham avait opté pour un costume en velours chocolat porté avec un col roulé marine, presque à contre-pied du défilé qu’il observait. Cet écart soulignait d’autant mieux l’audace des silhouettes proposées.
Ce printemps 2026, BOSS ne cherche pas à redire ce qu’on sait déjà de l’homme moderne. La marque propose plutôt de nouvelles voies, plus libres et contrastées. Le vestiaire n’est pas conçu comme un uniforme de pouvoir, mais comme un espace mouvant, prêt à accueillir des personnalités multiples.