Le lundi matin, à l’extérieur de l’hôtel Armani de Milan, l’effervescence de la semaine de la mode de Milan était palpable. Adrien Brody et Joe Alwyn, les stars du film The Brutalist, sont sortis dans des tenues Armani impeccablement taillées, se fondant parfaitement dans le paysage urbain qui sert depuis longtemps de toile de fond aux vêtements pour hommes de Giorgio Armani. Leurs tenues – Brody en blouson et pantalon bleu marine, Alwyn en costume de velours traité – incarnent la capacité du créateur à rendre l’élégance intemporelle tout à fait contemporaine. Ce moment a donné le ton de ce qui allait être une vitrine déterminante pour la collection Automne 2025 de Giorgio Armani, une classe de maître dans l’art d’équilibrer sophistication et facilité.

Aujourd’hui âgé de 90 ans, Armani continue de repousser les limites, prouvant que la mode masculine ne doit pas nécessairement sacrifier le confort au style. Sa dernière collection, présentée lors de deux défilés intimes dans son théâtre de la Via Borgonuovo, témoigne de la pérennité de sa vision. Le velours, un thème récurrent cette saison, a joué un rôle central, apparaissant sur tous les vêtements, des vestes de smoking à col châle aux fedoras. Mais ce n’était qu’un élément parmi d’autres dans une exploration plus large de la texture, de la couleur et de la forme.
La collection a réimaginé les catégories classiques de la mode masculine – tailleur, vêtements de soirée, vêtements d’extérieur et vêtements de sport – sous un nouvel angle. Les pantalons larges et fluides avec des poches non conventionnelles sont devenus un motif emblématique, tandis que les panneaux réfléchissants sur les vêtements de ski font allusion aux Jeux olympiques d’hiver de l’année prochaine à Milan et à Cortina. La superposition des vêtements était essentielle, avec des gilets et des tricots portés sous des costumes aux textures luxuriantes, associés à des baskets en velours ou à des mocassins à semelle Vibram. La palette de couleurs, divisée en sections de gris, vert, rouge, bleu et grège, était ponctuée de motifs harmonieusement concurrents, créant une tension visuelle subtile mais frappante.
La collection de vêtements d’extérieur de Giorgio Armani était particulièrement riche, proposant des cache-nez en shearling très fins ainsi que des manteaux plus lourds en tweeds tactiles et en cachemire double face. On y trouvait également des touches inattendues, telles que des sweats à capuche en velours à chevrons associés à des pantalons ceinturés, pour une élégance moderne et décontractée. La collection comprenait sept duos de vêtements pour hommes et femmes, où le velours noir était juxtaposé à des inserts en cristal et à des ornements en pierre, un clin d’œil à la capacité du créateur à combiner opulence et sobriété.
Ce qui est le plus frappant, c’est l’accent mis par la collection sur l’individualité. Les notes de presse la décrivent comme une « exploration des possibilités », un sentiment qui se retrouve dans les coupes décontractées et les superpositions polyvalentes. Les pantalons de type harem, les pantoufles en shearling et les bottines en cuir rembourré soulignent le thème du confort, tandis que l’esthétique générale reste indéniablement sophistiquée.