Il y a une célébration tranquille dans l’air chez Craig Green cette année, alors que sa collection Printemps/Été 2024 marque discrètement une décennie dans la mode. Une douceur surprenante est le thème de cette saison, une incarnation expressive de l’intimité, associée à l’espièglerie habituelle du créateur, marquant à la fois une fin et un nouveau départ pour Green.
Le passage à la décennie suivante est une étape importante pour toute maison de couture, et Craig Green a décidé d’imprimer sa marque avec une collection qui n’est pas seulement frappante, mais aussi nettement plus douce que ses œuvres précédentes. En adoptant une double collection, Craig Green a créé un mélange de textures douces et agréables au toucher, de tricots souples et d’un accent particulier sur l’intimité. On pourrait même croire qu’il est revenu à ses dix ans, jouant avec les formes et les couleurs, créant une collection qui fait palpiter le cœur.
La collection est imprégnée d’un esprit ludique. Imaginez des pulls qui s’étalent sur le sol et rappellent les tipis, des bonnets d’elfe tout droit sortis d’un conte de fées, des ponchos suffisamment volumineux pour vous envelopper, vous et un ami, et qui s’inspirent des auvents rayés des magasins. Il y a une apparente facilité, une façon décontractée dont les pièces tombent et se drapent, qui en dit long sur la nouvelle approche de Green.
En effet, Green a réimaginé de manière ludique la construction des vêtements. Des vestes courtes aux chapeaux, vous trouverez des morceaux cousus ensemble avec un laçage épais dans un clin d’œil attachant aux ensembles Meccano – ces jouets d’enfants bien-aimés qui donnent vie aux voitures, aux motos et aux dinosaures. Dans cette collection, Green reprend ces blocs de construction fondamentaux et les retravaille de manière surprenante et pourtant instinctivement familière.
L’esprit d’exploration ne s’arrête pas là. Green a également créé une version fantaisiste de la Gazelle d’adidas. Une structure en forme de boulier entoure la chaussure, avec des perles coulissantes. Certains modèles apparaissent même avec des mannequins de crash test surdimensionnés, ressemblant à des poupées géantes en peluche. Cette délicieuse rupture avec les modèles conventionnels témoigne de l’esprit ludique que Green a choisi pour marquer cet anniversaire important.
Dans cette collection Printemps/Été 2024, tout tourne autour de “l’individu et de l’interaction humaine”. Son objectif était de révéler un côté plus doux de sa philosophie de conception, en rupture avec les pièces dures et construites de ses collections précédentes. Cette fois, il laisse les tissus “être”, les laissant tomber et se draper naturellement. Les chemises sont faites de mousseline et de calicot effilochés à la main avec des rayures en 3D, ce qui donne une collection tactile qui ne demande qu’à être touchée.
Après une décennie, Craig Green éprouve un sentiment de libération, un moment de pause pour réévaluer son approche. Il s’est souvenu de son parcours, notant qu’il s’agit à la fois d’un nouveau départ et d’une vie passée. Mais Green ne se contente pas de regarder vers l’avenir ; il honore aussi le passé. Son parrain, un tapissier professionnel qui lui a appris à coudre, a contribué à la création des mannequins d’essai de choc, et les structures ressemblant à des poupées sont un hommage à son histoire de constructions architecturales autour de ses créations.
Sa collection Printemps/Été 2024 est une célébration de son parcours de dix ans dans la mode, de sa curiosité inextinguible et de son approche rafraîchissante du design. C’est un hommage à l’esprit ludique d’un enfant de dix ans et un témoignage de sa capacité à embrasser le changement tout en restant fidèle à ses racines créatives.
© Photos : Amy Gwatkin / Craig Green
Cliquez sur ce lien pour lire cet article dans sa version anglais