L’héritage de Vivienne Westwood continue d’inspirer, et la collection Automne 2024 de son label éponyme s’appuie sur les vastes archives qu’elle a laissées derrière elle. Cette saison, l’équipe de conception, dirigée par Andreas Kronthaler, s’est lancée dans une exploration aux multiples facettes, tissant des fils de la grandeur romaine, de l’esthétique napoléonienne et d’une touche de rudesse écossaise.
La collection dévoilée au siège londonien rend hommage au style Empire du début du XIXe siècle. Inspirée par l’antiquité classique et les tenues militaires, la collection présente des imprimés complexes et des jacquards, méticuleusement taillés dans des vestes structurées, des jupes ludiques et des chemisiers louches. Un haut à col licou, rappelant le gilet d’un gentleman, a été réimaginé comme un corset hybride avec un intérieur structuré et désossé. Cette subversion ludique de la forme a été reprise dans un cardigan en tricot rouge frappant, astucieusement intégré à un corset, brouillant les lignes entre les éléments classiques et l’innovation moderne.
En contraste frappant, la collection a également adopté un côté robuste et animalier. Les tons terreux et les accessoires en poils de poney, notamment une botte à semelle compensée, évoquent les paysages sauvages et indomptés de l’Écosse. Faisant référence à la toge de l’Empire romain, les robes fabriquées à partir de viscose cuivrée ont créé l’illusion d’un cuir liquide, leur drapé sans effort ajoutant une touche de drame. Les tailleurs ont occupé le devant de la scène, avec des ensembles deux pièces impeccablement taillés dans des laines rayées panachées. Une version denim de la redingote classique, associée à une culotte assortie, illustre la fusion magistrale de la tradition et de l’élégance contemporaine.
Tandis que les tricots vaporeux offraient une élégance décontractée aux vêtements en patchwork, les vêtements d’extérieur en Harris Tweed rouge et gris conféraient une touche typiquement britannique aux manteaux à double boutonnage et aux vestes structurées. Cet éventail de concepts intrigants a mis en évidence la polyvalence de la griffe, mais a parfois donné l’impression d’être submergé par le nombre d’idées présentées. En se concentrant davantage sur des références singulières, la collection aurait pu gagner en cohésion et en clarté.