Le défilé de Glenn Martens pour la collection Y/Project Printemps 2024 s’apparentait à un spectacle de magie sartoriale, avec des passionnés de mode impatients qui ont franchi les barrières pour assister au défilé en personne. Un air d’excitation était palpable, attisé par le talent reconnu de Martens pour capturer l’essence de l’allure contemporaine tout en rendant hommage à l’esthétique historique.
“Il y a une force magnétique dans les créations de Martens, un mélange de présent et de passé qui attire aussi bien les jeunes que les aficionados chevronnés”, a fait remarquer un critique de mode chevronné, reflétant le sentiment de nombreuses personnes présentes. La collection a démontré l’habileté de Martens à synthétiser les influences de l’architecture de sa ville natale belge, Bruges, tout en conservant l’attrait dynamique et avant-gardiste qui résonne profondément avec le public de la Génération Z.
Dans cette collection, les jeans n’étaient pas que des jeans. Martens a présenté le denim, tissu fondamental de Y/Project, tordu et surteint, dévoilant une palette de couleurs intenses allant de la lavande au jaune acide en passant par le rouge vin. L’artisanat fait écho aux motifs complexes et à l’art méticuleux qui rappellent l’architecture gothique de Bruges. Une fois de plus, Martens s’est aventuré dans un dialogue entre ses racines et le monde contemporain, une exploration qui s’articule magnifiquement à travers les vêtements.
“Plus je reste loin de chez moi, plus je ressens un lien étrange”, a avoué M. Martens. Cette essence à la fois nostalgique et innovante a imprégné la collection, où la majesté architecturale des tours gothiques s’est exprimée par des torsions, des virevoltes et une gamme variée de formes.
La création de Martens, qui rappelle l’art en mouvement, ne s’est pas limitée à l’architecture. Des accessoires réalistes en forme d’insectes, clin d’œil insolent à l’actualité, ont ajouté un élément de surprise. “Il s’agit de s’assurer que vous êtes bien concentrés”, a plaisanté M. Martens. En effet, l’attention portée aux détails exigeait un public aussi investi et concentré que le créateur lui-même.
Martens s’est également aventuré au-delà de la rigidité tangible de l’architecture, intégrant une aisance qui invite à la portabilité sans compromettre la sophistication. Les imprimés sur soie, imprégnés de l’essence des plis et de la dentelle usée, incarnent cette harmonie. Les échos des robes photocopiées emblématiques de Martin Margiela sont indéniables et témoignent de la capacité de Martens à trouver l’équilibre délicat entre hommage et innovation.
“L’interprétation plutôt que l’imitation” pourrait bien être le mantra silencieux qui sous-tend la collection Y/Project Printemps 2024. S’inspirant de la liberté qu’avaient les bâtisseurs gothiques d’interpréter les modèles plutôt que de s’y conformer strictement, Martens a créé des pièces qui invitent le porteur à participer. Les superpositions en trompe-l’œil, les tissus à armature métallique et les fermetures innovantes sont autant d’éléments qui favorisent l’expression individuelle.
“Nous préférons poser une question plutôt que de donner une réponse”, affirme Martens. Sa collection est une invitation ouverte au dialogue où convergent la mode, l’art, l’histoire et l’expression individuelle, offrant un récit aux multiples facettes, à l’image des vêtements qui défilent.
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© Photos: Y/Project
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