La planète Mars fascine les scientifiques du monde entier qui préparent activement des missions habitées pour les prochaines années. La NASA prévoit d’envoyer des humains sur le sol martien vers 2030, tandis que d’autres nations comme la Chine, la Russie et les Émirats arabes unis partagent cette ambition. Mais la question fondamentale demeure : combien de temps faut-il pour atteindre cette destination lointaine qui intrigue tant notre imaginaire collectif ?
Le défi de la distance interplanétaire
La planète rouge se situe à une distance variable de la Terre, les deux corps célestes évoluant sur des orbites elliptiques autour du Soleil. Dans la configuration la plus favorable, la distance entre Mars et la Terre peut atteindre 54,6 millions de kilomètres (la distance moyenne est d’environ 225 millions de kilomètres). Cette configuration optimale ne se produit toutefois que lorsque les deux planètes sont parfaitement alignées avec notre étoile, un événement qui n’a lieu que tous les 26 mois.
Les temps de trajet actuels
Avec les technologies spatiales actuelles, un voyage vers la planète Mars nécessite entre 180 et 260 jours. En 1964, la sonde américaine Mariner 4 avait réalisé ce trajet en 228 jours, tandis que Curiosity a mis 254 jours pour atteindre sa destination. Perseverance, la dernière machine américaine à avoir fait le voyage Terre-Mars, a voyagé durant sept mois à la vitesse moyenne de 39 000 km/h.
« Nous essayons d’inventer un nouveau modèle, de construire une planète virtuelle qui évolue dans le temps », explique François Forget, chercheur en modélisation du climat martien. Ces recherches, qui s’achèveront en novembre 2025, permettront de mieux comprendre l’environnement qui attend les futurs explorateurs.
Deux scénarios de mission envisagés
Les experts étudient principalement deux types de missions habitées vers Mars :
- Le scénario de conjonction : l’équipage décolle au moment le plus favorable, voyage pendant 180 jours, puis séjourne 550 jours sur Mars avant de profiter d’une fenêtre de lancement optimale pour le retour. La durée totale de la mission s’élève alors à 910 jours.
- Le scénario d’opposition : le trajet aller reste identique, mais la durée du séjour martien est réduite à environ 30 jours. Le retour, plus complexe, dure 430 jours et nécessite l’assistance gravitationnelle de Vénus. La mission totale dure alors 640 jours.
Les scientifiques privilégient majoritairement le scénario de conjonction, car il permet une exploration plus approfondie de la surface martienne, malgré une exposition prolongée aux rayonnements cosmiques.
Les principaux défis techniques
Contrairement aux missions lunaires de trois jours, une mission martienne constitue un défi d’une tout autre ampleur. La NASA précise que les astronautes seraient absents environ trois ans pour une mission complète.
L’un des obstacles majeurs tient au fait qu’une mission de type « touch and go », comme Apollo, est impossible sur Mars. Une fois arrivés, les astronautes doivent attendre qu’une configuration orbitale favorable au retour soit atteinte, sous peine de parcourir 400 millions de kilomètres au lieu de 60.
Les perspectives sont prometteuses
Des avancées technologiques pourraient révolutionner les voyages vers la planète Mars. La NASA travaille sur un projet de vaisseau à propulsion électrique nucléaire qui permettrait de réduire la durée du trajet à seulement 45 jours. Ce prototype, encore en développement, représenterait une avancée majeure pour la conquête martienne.
SpaceX, sous la direction d’Elon Musk, nourrit également des ambitions extraordinaires pour Mars, envisageant même d’y établir un million d’habitants avant la fin du siècle.
« C’est un projet très ambitieux », reconnaît François Forget à propos des efforts de modélisation climatique martienne. « Maintenant, je sais que c’est possible. Je suis convaincu que nous aurons bientôt un outil très performant à la disposition de la communauté. »
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