Aurélien Arbet et Jérémie Egry signent leur retour sur les podiums parisiens avec une collection printemps 2026 pour Études Studio qui repositionne la marque française dans la mode masculine. Après le départ de José Lamali plus tôt cette année, le duo fondateur retrouve ses racines créatives et propose une vision renouvelée de l’homme moderne.

Mardi, le Palais de Tokyo accueillait cette présentation très attendue, première apparition sur le podium du label depuis 2023. « C’est un peu comme un retour aux sources de la marque », explique Aurélien Arbet, soulignant cette transition vers un format duo qui apporte « une nouvelle énergie ». Cette restructuration organisationnelle permet aux créateurs de gagner en clarté et en direction artistique.
Intitulée « Surroundings », la collection puise son inspiration dans le mouvement Land Art, et plus particulièrement dans les œuvres de Nancy Holt et de Robert Smithson. L’œuvre emblématique de Smithson, « Spiral Jetty », influence même la configuration du défilé, dans lequel les mannequins évoluent autour d’une spirale centrale. Cette approche conceptuelle transforme le paysage en véritable atelier créatif.
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Les 35 silhouettes unisexes révèlent une approche pragmatique de l’élégance masculine. La palette terrestre, avec ses tons sable, rouille et pêche désertique, habille une garde-robe pensée pour l’action. Les manteaux en laine se portent avec des shorts tailleur, tandis que la chemiserie oscille entre coupes classiques et volumes oversized.

L’influence workwear se manifeste à travers les pièces en nylon technique, les pantalons multipoches et les vestes en toile épaisse. Cette esthétique utilitaire rencontre la coupe traditionnelle française pour créer un vestiaire moderne et fonctionnel. Les pièces en denim, finies main avec des délavages rappelant les spirales naturelles, illustrent cette approche artisanale.
La collaboration avec l’artiste coréo-américaine Maia Ruth Lee a enrichi plusieurs pièces du défilé. Ses sculptures textiles inspirent des motifs organiques évoquant des vues aériennes de paysages ruraux. Cette cartographie textile devient le langage visuel de la collection.
François Dufeil contribue également à l’expérience avec ses sculptures-instruments de percussion qui rythment le défilé. Cette dimension artistique globale reflète l’identité renouvelée d’Études Studio, marque qui privilégie les expériences immersives.

L’entreprise maintient sa distribution wholesale avec 80 comptes répartis sur 30 pays. L’expansion européenne et asiatique, incluant des marchés émergents comme l’Inde, constitue une priorité actuelle. Le modèle direct-to-consumer numérique est également un axe de développement majeur.
Le marché américain reste un objectif à long terme, nécessitant une stratégie spécifique pour cette région « massive ». Parallèlement, Arbet et Egry conservent leur direction artistique chez Aigle, où ils conçoivent des collections saisonnières.
Cette collection Printemps 2026 positionne Études Studio sur le segment de la mode masculine fonctionnelle haut de gamme. La clientèle féminine représente plus de 40 % des acheteurs, ce qui valide l’approche unisexe. « Ce sont des vêtements que l’on porte quand on est dehors, en action », résume Arbet.