La mode a vécu un nouveau moment haletant lors de la 38e édition du Festival de Hyères. Le créateur belge Igor Dieryck, qui a remporté le prix le plus prestigieux, a étonné les participants et le jury présidé par Charles de Vilmorin avec ses créations fascinantes qui ont insufflé une nouvelle vie aux uniformes conventionnels du personnel hôtelier.
Enraciné dans les rues animées de Paris, Igor Dieryck, diplômé de la très estimée Académie royale des beaux-arts d’Anvers en 2022, est actuellement en train de sculpter sa niche dans la mode masculine au sein de la célèbre maison de couture Hermès. Le charme de sa collection unisexe, judicieusement intitulée “Yessir”, découle des expériences vécues par M. Dieryck lorsqu’il était réceptionniste dans un hôtel. Ce rôle unique lui a permis d’assister à une myriade d’interactions humaines, ce qui l’a amené à réfléchir à l’importance du personnel hôtelier dans l’écosystème hôtelier au sens large.
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Expliquant son inspiration, M. Dieryck a indiqué que les uniformes ont le pouvoir intrinsèque de modifier les perceptions extérieures des individus tout en préservant leur essence fondamentale. Cette perspective innovante a fait forte impression sur le jury. Charles de Vilmorin, qui présidait le jury, n’a pas tari d’éloges sur le travail de Dieryck. Il a souligné le mélange exceptionnel de créativité, de praticité et de désirabilité qui émane de chaque pièce. Cette collection semblait défier les limites de la mode saisonnière et annonçait une nouvelle ère de vêtements intemporels.
Parmi les pièces phares qui ont retenu l’attention, citons une veste courte chic associée à un pantalon taille haute, un pantalon au design unique mêlant l’esthétique d’un jean baggy, d’un pantalon de tailleur et d’un boxer, ainsi qu’une veste en jean remarquable, fabriquée à partir d’une gamme variée de matériaux à la fois robustes et délicats. En outre, une doudoune originale, ressemblant à un plumeau et réalisée en collaboration avec Lemarié, a valu à Dieryck le très convoité Prix des Métiers d’Arts Le19M, associé à Chanel. Cette reconnaissance s’accompagne d’une bourse de 20 000 euros, ouvrant la voie à la présentation du projet de Dieryck lors de la prochaine édition du festival.
Mais Dieryck n’était pas le seul talent célébré lors du festival. Petra Fagerstrom, de Suède, a captivé beaucoup de monde avec ses créations, s’inspirant de la vie de parachutiste de sa grand-mère dans l’ex-Union soviétique. On ne peut s’empêcher d’admirer sa technique novatrice d’incrustation d’images lenticulaires dans le tissu par le biais d’un plissage complexe, qui résume à merveille les mondes contrastés de la réalité et des rêves.
Le festival a présenté une myriade d’inspirations, avec des créateurs qui se sont lancés dans des voyages introspectifs, qui ont traversé des deuils personnels et qui ont réfléchi au paysage géopolitique mondial actuel. Charles de Vilmorin, âgé de 26 ans, a considéré le concours comme une plateforme de collaboration plutôt que comme une simple évaluation, révélant un vif intérêt pour les créateurs qui présentaient une trajectoire prometteuse pour l’avenir proche.
La créatrice suisse Gabrielle Huguenot a également attiré l’attention avec ses accessoires audacieux, qui chevauchent brillamment la ligne entre l’art portable et le design pratique. Alan Crocetti, le président du jury des accessoires, a reconnu la conviction et la clarté des créations de Gabrielle Huguenot et a envisagé un avenir commercial brillant pour ses efforts.
Un autre nom notable du festival est celui de Victor Salinier, un prodige de l’école de mode HEAD de Genève. Avec le défi unique de fabriquer un accessoire uniquement en cuir, il a présenté une coiffe rappelant un enfant sur l’épaule d’un parent, qui était à la fois évocatrice et magnifiquement construite.
Le festival n’a pas seulement servi de plateforme pour la présentation de talents, mais aussi de centre d’interactions significatives, favorisant les collaborations et les relations. Par exemple, la présidente d’Icicle, Vanessa Yao, a souligné sa collaboration avec Ifeanyi Okwuadi, lauréat de 2021, qui fait désormais partie intégrante de l’équipe de design de l’entreprise à Paris.
Jean-Pierre Blanc, fondateur et directeur du festival, a souligné l’importance de l’exubérance de la jeunesse dans la mode, comme en témoigne l’événement depuis sa création en 1985. Il a également évoqué les possibilités illimitées qui s’offrent aujourd’hui aux créateurs en herbe, alors qu’elles étaient impensables il y a vingt ans.
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