L’essentiel
– Ce placement est accessible dès 250 € et permet d’investir dans des voitures d’exception comme la Ferrari F40, dont le prix atteint 2,2 millions d’euros.
– Fondée par Sacha Gallo Parouty, la société Collectionneurs a reçu l’agrément AMF pour proposer ce placement atypique.
– Les investisseurs deviennent nus-propriétaires pour une durée de 5 à 7 ans et bénéficient d’un rendement espéré de 11 % par an après frais.
Tous les amateurs de belles mécaniques rêvent un jour de posséder une Ferrari. Ce rêve, autrefois inaccessible, devient désormais à la portée de tous grâce à une innovation financière révolutionnaire. Investir dans une Ferrari n’est plus une chimère, mais une réalité tangible, avec un ticket d’entrée remarquablement bas qui démocratise l’accès à ces bolides d’exception. La jeune entreprise française Collectionneurs bouleverse les codes établis en permettant aux passionnés de devenir copropriétaires d’une voiture de collection prestigieuse à partir de seulement 250 euros.
Le concept est aussi simple qu’ingénieux. Vous investissez dans une part de nue-propriété d’un véhicule d’exception sans avoir à vous soucier de son entretien ou de son stockage. L’entreprise s’occupe de tout et revend le bolide après une période de cinq ans, avec pour objectif de réaliser une plus-value substantielle pour les investisseurs.
Le premier véhicule proposé sur cette plateforme innovante n’est autre qu’une Ferrari F40 rouge de 1991, un modèle mythique produit à seulement 1 311 exemplaires. « C’est la dernière voiture à avoir été conçue sous la supervision d’Enzo Ferrari avant sa mort », précise Collectionneurs. Estimé à 2,2 millions d’euros, ce morceau d’histoire automobile sera mis à disposition des investisseurs dès la fin mai ou le début juin 2025.
Sacha Gallo Parouty, fondateur de Collectionneurs, a lancé cette startup en 2023 après avoir baigné dans l’univers automobile depuis son enfance. « Nous le voyons comme un moyen de diversifier son patrimoine », explique-t-il. « Notre valeur ajoutée, c’est de trouver les véhicules et de les acheter au prix le plus intéressant. »
Cette approche répond à un besoin réel sur un marché très spécifique. Les supercars constituent des actifs tangibles dont la valeur a progressé en moyenne de 10,7 % par an sur les 15 dernières années, selon l’indice HAGI (Historic Automobile Group International). Un rendement potentiellement bien supérieur aux placements traditionnels comme le livret A dont le taux d’intérêt est modeste (2,4 %).
La mécanique financière mérite toutefois quelques explications. Sur votre investissement initial de 250 euros, 200 euros sont effectivement investis dans le véhicule. Les 50 euros restants couvrent divers frais, notamment la rémunération de collectionneurs, l’expertise du véhicule, son entretien, son assurance et son gardiennage. L’entreprise prélève également une commission de 5 % sur la plus-value lors de la revente.
Selon les calculs de Collectionneurs, ces frais représentent environ 4 % par an. Ainsi, pour la Ferrari F40, si la valeur progresse effectivement de 15 % par an, comme l’espère l’entreprise, la performance nette pour l’investisseur serait d’environ 11 % par an.
Une question se pose inévitablement : pourrai-je conduire ma Ferrari ? La réponse est non. « Les investisseurs ne pourront pas conduire le bolide », confirme Sacha Gallo Parouty. C’est le principe même de la nue-propriété : vous possédez des droits sur le bien sans en avoir l’usage. Le véhicule effectuera seulement quelques sorties d’entretien aux mains d’un conducteur expert pour préserver sa mécanique.
Les investisseurs pourront néanmoins admirer leur acquisition au Coligny Car Museum, près de Bourg-en-Bresse, où les véhicules seront exposés. Ce musée, géré par le père du fondateur de Collectionneurs, offrira des tarifs préférentiels aux co-propriétaires. Des événements exclusifs sont également prévus pour créer une véritable communauté autour de ces investissements passionnés.
La durée d’investissement est fixée à 5 ans, avec une possibilité d’extension jusqu’à 7 ans maximum en cas de conditions de marché défavorables. Pour ceux qui souhaiteraient récupérer leur mise avant la fin du délai, une marketplace permettra d’échanger les parts entre investisseurs, sous réserve bien sûr de trouver preneur.
Au-delà de la Ferrari F40 qui lance le concept, Collectionneurs prévoit de proposer cinq autres véhicules d’exception en 2025, dont une Porsche Carrera GT et une Maserati MC12, toutes deux sorties en 2005.
Cette initiative s’inscrit dans une tendance plus large de démocratisation des investissements atypiques. Collectionneurs souligne que les particuliers peuvent déjà investir collectivement dans les châteaux, les droits musicaux ou les vignes. La société affirme toutefois être la première en France à appliquer ce modèle aux supercars.
L’enregistrement obtenu fin mars 2025 auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF) renforce la crédibilité du projet. « Cela nous crédibilise. C’est une obligation légale et c’est nécessaire pour rassurer les gens », se félicite Sacha Gallo Parouty.
L’AMF rappelle toutefois que « les enregistrements ne constituent pas une incitation à investir dans ces placements, qui restent très risqués par nature ». Une mise en garde qu’il convient de prendre au sérieux. Comme pour tout placement financier, la règle d’or reste d’investir uniquement ce que l’on peut se permettre de perdre.
La société n’est pas la seule sur ce créneau innovant. Dans la même région Auvergne-Rhône-Alpes, une autre startup nommée ConexAuto, fondée par Gary Hauguel à Villefranche-sur-Saône, développe un concept similaire en se concentrant davantage sur les voitures de collection et les youngtimers.
Cette multiplication des acteurs confirme l’attractivité du secteur. Dans un contexte de recherche de diversification patrimoniale, ces nouveaux véhicules d’investissement ouvrent des perspectives intéressantes pour les passionnés d’automobile qui souhaitent conjuguer passion et rendement.
Si vous avez toujours rêvé de posséder une Ferrari, mais que votre budget ne le permet pas, cette formule pourrait vous permettre d’accéder à une partie de votre rêve, tout en vous offrant la possibilité de réaliser un investissement potentiellement rentable. Toutefois, comme tout placement atypique, celui-ci comporte des risques qu’il convient d’évaluer soigneusement avant de se lancer.
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