KENZO a dévoilé la semaine dernière, en dehors du calendrier officiel de la Paris Fashion Week – une tendance de plus en plus répandue et observée ces dernières saisons, que ce soit à Paris, Milan ou à New York – sa collection Automne/hiver 2021-2022, conçue par Felipe Oliveira Baptista. Une collection haute en couleurs et en joie de vivre pour rendre hommage à son fondateur décédé en octobre 2020.
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C’était le 4 octobre 2020, Kenzo Takada nous avait quitté des suites du COVID-19, emportant avec lui la joie et la bonne humeur qu’il nous avait si souvent habituées de son vivant. Le décès du plus parisien des créateurs japonais avait surpris et attristé le petit monde de la mode et bien au-delà, et en premier lieu l’actuel directeur de création de la maison, le designer portugais Felipe Oliveira Baptista.
Le designer a partagé ceci dans ses notes d’intention de la collection : “Notre relation avait été brève, et pourtant j’ai eu le sentiment de perdre un proche. Le lundi, encore sous le choc, j’étais au travail. Je devais m’atteler à la nouvelle collection : par où commencer ? Comment transformer le chagrin en une force vive, joyeuse et libre ? Je ne savais qu’une chose – je ne voulais pas d’un hommage poli, plutôt d’une célébration. La célébration de l’homme qu’était Kenzo, et de son incroyable vision”.
Dans des moments comme ceux-ci, il est souvent préférable de revenir sur l’homme et sur son travail, ici la joie de vivre, la bonne humeur du créateur japonais qui a toujours su faire souffler sur ses collections une énergie débordante par les mouvements et les couleurs.
Felipe Oliveira Baptista a ainsi rendu hommage au fondateur de la maison par une vidéo tournée au Cirque d’hiver où les mannequins, hommes et femmes, souvent androgynes, ne défilent pas mais dansent librement ou déambulent dans des mouvements chaotiques, créant une énergie incroyable comme dans les collections passées de Kenzo Takada.
“Ses mannequins défilaient avec jubilation, mêlant grâce et impertinence. Tout semblait si naturel, sensuel, empli d’émotions… Un univers à l’opposé de ce qu’est devenue une partie de la mode aujourd’hui : sans âme ni audace, et si prévisible”, a raconté Felipe Oliveira Baptista.
En replongeant dans les archives de Kenzo, le designer portugais a trouvé des vidéos récemment restaurées des spectacles de Kenzo de 1978 à 1985 qui, bien qu’il connaissait déjà ces œuvres, lui ont permis de voir les vêtements sous un nouveau jour. Il combine ainsi la vision de Takada avec une approche contemporaine, tout en l’associant à ses propres pièces d’archives. “Couper, coller, effacer, dessiner… Les retourner, les mettre à l’envers, les disséquer, les éclater, puis les recoller…” pour créer “une nouvelle narration, une nouvelle collection, une nouvelle silhouette, de nouveaux vêtements, de nouvelles fonctionnalités, de nouvelles sensualité”, et “un monde sans frontières, sans préjugés ni stéréotypes”.
Et le résultat est à la hauteur de l’hommage au créateur avec beaucoup de couleurs et de mouvements, jonchés de tout ce que Takada aimait – “paysages aux hortensias, des oiseaux aux chaînes, des roses aux rayures, des pensées aux tulipes ou aux verres à cocktail…”. Tout ceci se mêle joyeusement “dans une gigantesque fête, imaginaire et colorée”.
Bref, une collection décontractée mais raffinée, où les lignes et les volumes sont ultra précises, qui aurait sûrement plu à Monsieur Takada, fêtard invétéré et peut-être le plus grand bon vivant de la mode.
© KENZO