Alors que le soleil se couche sur Paris, illuminant le quartier gay-friendly du Marais, et que la nuit est jeune et vibrante, la véritable magie se déploie. Une saga de mode enchanteresse racontée par Ludovic de Saint Sernin lors de son défilé Printemps/Été 2024, un hommage évocateur à la beauté du désir, de la joie et du pouvoir queer.
La douce soirée parisienne était aussi radieuse que les corps magnifiquement toniques qui scintillaient sous la chaleur. Les pulsations du morceau house énergique de Four Tet donnaient le rythme, mais il ne s’agissait pas d’une soirée dans les bars Cox ou Raidd. C’était l’ambiance tant attendue de la présentation de la collection Printemps/Été de Ludovic de Saint Sernin, qui a effectivement été à la hauteur des attentes.
Le défilé s’est déroulé dans la cour du Musée des Archives Nationales, avec des mannequins qui se sont imposés, entre audace et exquise. Des chemises transparentes, dont il ne reste que les manches et le col, aguichent, d’autres affichent une bande de peau nue, trop chic pour être boutonnée. Pourtant, selon les critères audacieux de M. de Saint Sernin, le défilé avait un air de relative modération. Quelques jupes d’homme rappelant des pagnes se mêlent à des vestes en jean, des pantalons évasés, des pièces de cuir attrayantes et des chemises fièrement boutonnées.
La collection raconte l’histoire de vacances d’été, invoque le désir sensuel, reflète un après-midi langoureux au bord de la piscine avec des cheveux tout juste sortis de la piscine, des deltoïdes scintillants et une palette chaude rappelant les nuances sulfureuses et poussiéreuses de l’été. Les espadrilles ajoutent une touche de luxe décontracté, complétant ainsi la garde-robe de vacances parfaite.
Et si vous pensiez que Ludovic ne faisait que célébrer la masculinité, l’inclusion de mannequins féminins dans des robes de sirène inspirées de la lingerie, de longues jupes en queue de poisson – un clin d’œil charmant à son bref mais remarquable passage chez Ann Demeulemeester – a démontré de façon convaincante la fluidité de sa philosophie en matière de design. Il s’agit des mêmes styles, de la même élégance lascive, mais portés par des femmes cette fois.
Dans ses notes de presse, le créateur a décrit sa collection comme une « célébration du désir, de la joie et du pouvoir queer » qui transcende les clichés de l’expression queer, en présentant une garde-robe imprégnée d' »élégance libidinale« . Selon lui, le message est clair et puissant : « Osez être vous-même. Je pense que c’est le plus beau message« , a déclaré le créateur en coulisses.
© Photos : Ludovic de Saint Sernin
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