Il y a des soirs où le football nous offre des scénarios qu’on n’oserait même pas imaginer. Le match de la Supercoupe d’Europe 2025 entre le PSG et Tottenham en fait partie. Pour le PSG, il s’agit du cinquième trophée de l’année, mais la manière dont il a été obtenu restera dans les mémoires. Le club parisien est sacré champion de la Supercoupe d’Europe 2025, après une fin de match totalement folle contre une équipe de Tottenham qui pensait avoir fait le plus dur.
Pendant près de 85 minutes, les Spurs ont donné une leçon. Le nouvel entraîneur, Thomas Frank, arrivé pour remplacer Ange Postecoglou, avait préparé son coup. Pour son premier match officiel, il a mis en place un système en 3-5-2 qui a complètement étouffé les Parisiens. Ce n’était peut-être pas flamboyant, mais c’était d’une intelligence tactique redoutable. Les deux pistons, Djed Spence et Pedro Porro, ont bloqué les couloirs, empêchant Achraf Hakimi et Nuno Mendes de prendre de la vitesse.

Au milieu, le PSG n’arrivait pas à respirer. Vitinha, qui est souvent le métronome de l’équipe, était constamment surveillé par un Pape Matar Sarr impressionnant. Tottenham laissait volontairement le ballon aux Parisiens, mais ces derniers n’en faisaient rien de bon. Pas un seul tir cadré en première mi-temps pour les champions d’Europe : l’efficacité du plan de Frank était manifeste.
Pendant ce temps, les Anglais piquaient en contre. Mohammed Kudus, pour ses débuts, a été électrique et a posé d’énormes problèmes à la défense parisienne. Et c’est sur coups de pied arrêtés, une nouvelle arme visiblement travaillée par le coach danois, que Tottenham a fait la différence. Le premier but est marqué sur un coup franc indirect du gardien Vicario. Après un cafouillage et une frappe de Palhinha repoussée sur la barre par Lucas Chevalier, Micky van de Ven a surgi pour pousser le ballon au fond à la 39e minute. Un but mérité.
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Au retour des vestiaires, on attendait une réaction parisienne, mais c’est l’inverse qui s’est produit. À peine trois minutes de jeu en seconde période et Tottenham double la mise. Encore un coup de pied arrêté, un ballon qui traîne et la tête de Cristian Romero, le nouveau capitaine, trompe un Chevalier pas irréprochable sur cette action. À 2-0, le match semblait plié.
Du côté du PSG, on sentait que les jambes étaient lourdes. Luis Enrique l’a confirmé après le match : ses joueurs n’avaient que six jours d’entraînement, car ils avaient terminé leur saison mi-juillet avec la Coupe du monde des clubs. Cette fraîcheur physique a cruellement manqué face à des Spurs bien plus avancés dans leur préparation.
Et puis, il y a ce nouveau gardien, Lucas Chevalier. Arrivé de Lille pour remplacer Gianluigi Donnarumma, parti, le jeune Français vivait un baptême du feu compliqué. Malchanceux sur le premier but et un peu fautif sur le second, on pouvait craindre pour sa confiance. Mais le football réserve parfois de belles histoires. Luis Enrique a d’ailleurs tenu à le soutenir : « Je suis très content pour lui, car il a montré beaucoup de personnalité. »
Alors que les supporters de Tottenham commençaient à célébrer, le match a basculé. Le PSG, même en manque de forme, a une force de caractère indéniable. C’est d’abord Lee Kang-in, entré en jeu, qui a redonné espoir à son équipe avec une frappe puissante à la 85e minute. Le doute s’est alors installé dans le camp anglais, qui reculait de plus en plus.
La pression parisienne est devenue insoutenable dans le temps additionnel. Sur un centre d’Ousmane Dembélé venu de la droite, Gonçalo Ramos s’est élevé pour placer une tête parfaite et égaliser à la quatrième minute du temps additionnel. Le stade a explosé. Tottenham s’est effondré en quelques minutes. Thomas Frank a analysé la rencontre avec lucidité : « Nous avons joué presque parfaitement. Le résultat final, 2-2, est bon. Si vous regardez la performance, l’effort fourni par les joueurs… wow, quelle mentalité ! »
Direction les tirs au but, sans passer par la prolongation, une règle modifiée par l’UEFA qui a ajouté du suspense. Et là encore, le scénario a été renversant. Vitinha a manqué le premier tir pour le PSG. Tottenham mène 2-0 après les deux premières tentatives. On se dit que c’est terminé. Mais c’était sans compter sur Lucas Chevalier qui a stoppé la tentative de Van de Ven. Derrière, les tireurs parisiens ont été impeccables, tandis que Mathys Tel a raté le sien pour les Spurs.
Le dernier mot est revenu à Nuno Mendes. Le latéral portugais s’est avancé et a transformé son tir au but avec sang-froid, offrant la victoire au PSG. Une conclusion cruelle pour Tottenham, mais une démonstration de force mentale pour le PSG. Luis Enrique a reconnu la part de réussite : « Parfois, le football est injuste. Je dois dire que nous avons été très chanceux de marquer deux buts dans les 10 dernières minutes. » Il a également salué l’état d’esprit de son groupe : « Mes joueurs y ont cru jusqu’à la dernière minute, tout comme nos supporters. »
Pour Tottenham, malgré la déception, il y a beaucoup de motifs d’espoir. Frank a montré qu’il était capable de mettre en place un plan tactique cohérent contre les meilleures équipes. Il l’a admis : « Il y a beaucoup de choses dont nous pouvons être satisfaits. Cela doit être la base pour aller de l’avant. » Des jeunes comme Kudus, Spence ou Sarr ont prouvé qu’ils avaient le niveau.
Pour le PSG, ce cinquième trophée de 2025 confirme sa position dominante, mais ce match est aussi un avertissement. Le début de saison approche et l’équipe n’est pas encore totalement rodée. Cependant, cette capacité à renverser une situation désespérée est la marque d’une grande équipe. C’est ce qui fait la différence au plus haut niveau.