Que se passe-t-il lorsqu’un talent local insuffle son art à l’esprit du sport et prépare le terrain pour l’un des événements les plus prestigieux du monde ? Le monde assiste à une symphonie de mode, de sport et de patrimoine, orchestrée par Stéphane Ashpool, le maestro artistique choisi pour concevoir les uniformes de l’équipe olympique et paralympique française pour les Jeux de Paris 2024.
Entrant sur l’hippodrome doré du sport avec ses célèbres prouesses en matière de mode, Stéphane Ashpool s’apprête à jouer le rôle de maestro dans une grande symphonie d’innovations sartoriales. Le couturier parisien de la célèbre marque Pigalle Paris, lauréat du prix de la mode de l’ANDAM, est devenue la véritable boussole de la mode qui guide la direction esthétique de toutes les tenues d’athlétisme, couvrant diverses disciplines, de la natation au skateboard, du tennis à la gymnastique, du judo au vélo BMX.
Le Coq Sportif a été choisie pour donner vie à la vision d’Ashpool, en fabriquant des uniformes qui rayonnent du charisme français. « Le Coq Sportif a été choisi pour sa capacité à produire la majorité des uniformes en France, en grande partie à Romilly-sur-Seine, à une heure de Paris« , précise-t-il. Les yeux d’Ashpool s’illuminent lorsqu’il parle de sa responsabilité. « C’est un grand honneur parce que je vais tout dessiner, les Jeux olympiques sont une grande scène, et le fait que cela se passe à Paris et que je sois né à Paris, c’est une bonne combinaison.«
La collaboration entre Ashpool et Le Coq Sportif représente bien plus qu’un simple mariage de talents locaux. Elle témoigne de la volonté du Comité national olympique et sportif français de se doter d’une identité visuelle unique, capable de marier la tradition et l’innovation dans le domaine de la mode. Il est donc normal que cette tâche ait été confiée à un homme qui sait allier le chic parisien à la sensibilité de la rue.
Ashpool a raccroché ses gants de styliste pour Pigalle Paris en janvier, interrompant la création de la marque pour prêter allégeance à la cause olympique. Comparant sa marque à une boulangerie familiale, il reste déterminé à faire de Pigalle Paris une affaire intime et envisage de « passer le relais » à des créateurs invités, principalement ceux qui ont été nourris par l’éclectisme du quartier. Cette fidélité à la diversité du quartier, à l’essence de l’homme ordinaire, est ce qu’Ashpool aspire à incorporer dans les uniformes olympiques, en l’illuminant efficacement sur un piédestal mondial.
S’inspirant des tricolores emblématiques du drapeau français, Ashpool a cherché à remettre en question les conventions et à reconfigurer le “bleu, blanc, rouge” en formes et dégradés progressifs. En déclarant hardiment : “J’ai ‘cassé’ le drapeau, pas seulement parce que je trouve ça cool”, Ashpool souligne son engagement à promouvoir la diversité par le biais du design. S’inspirant du bleu marine plus foncé adopté par le président Emmanuel Macron en 2020, Ashpool a conçu un élégant dégradé qui s’incline vers un bleu ciel plus clair.
Malgré l’appréhension initiale du comité, sa détermination à incarner la diversité et l’unicité les a rapidement convaincus. “Nous avons dit qu’il représentait la diversité et que c’est ce qui fait la spécificité de la France, de Paris et de ces jeux”, a-t-il déclaré. L’interprétation du drapeau par Ashpool fusionne technologie et tradition, en utilisant la teinture numérique pour manifester sa vision de l’unité dans la diversité, et en expérimentant un logo réfléchissant à la manière d’un caméléon, capable de changer de teinte dans des conditions de luminosité variées.
En s’orientant vers la sophistication, Ashpool a également collaboré avec l’atelier Lesage de Chanel pour créer des échantillons de logos brodés qui résonnent avec diverses nuances de bleu. Sa quête incessante d’unicité s’étend à des éléments personnalisés pour les athlètes, tels que des chapeaux à godets, afin d’accentuer leur individualité.
Premiers Jeux olympiques à reconnaître le breakdancing comme une catégorie, les Jeux de Paris 2024 nécessiteront un esprit d’adaptation pour habiller les athlètes avec brio tout en respectant les exigences uniques de leur sport. “Comme il s’agit d’une chorégraphie, l’entraîneur veut que les athlètes aient un look qui leur corresponde”, explique M. Ashpool. Le défi du designer ne réside donc pas seulement dans sa conception, mais aussi dans son adaptation sans faille à l’éthique propre à chaque sport, en veillant à ce que chaque vêtement soit empreint d’un esprit d’âme.
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