Le BlueEnergy Stadium d’Udine, qui accueille la Supercoupe d’Europe 2025 entre le PSG et Tottenham, est une vitrine verte pour le football européen

Pour la Supercoupe d’Europe 2025, le BlueEnergy Stadium d’Udine innove avec une ambition écologique. Grâce à ses milliers de panneaux solaires et à sa vision durable, le stade montre la voie à suivre pour un football responsable.

Par
Olivier Delavande
Fils d’un père français et d’une mère vietnamienne, Olivier Delavande a baigné dans une double culture qui a façonné sa curiosité et son ouverture d’esprit dès...
7 Minutes de lecture

Ce mercredi, pour la Supercoupe d’Europe 2025, tous les regards seront tournés vers le duel entre le PSG et Tottenham. Pourtant, au-delà du terrain, une autre partie, tout aussi cruciale pour notre avenir, se joue déjà. C’est une histoire de football, bien sûr, mais aussi une histoire d’engagement et de vision.

Lorsque les caméras survoleront le stade avant le coup d’envoi, vous ne manquerez pas de remarquer un détail. Sur le toit, des milliers de panneaux solaires scintillent. Ce n’est pas un simple décor. C’est le cœur d’un projet qui place le club d’Udinese à l’avant-garde d’un mouvement essentiel : celui d’un sport plus responsable face aux défis climatiques. Avec sa puissance médiatique colossale, le football se devait de montrer l’exemple.

- Publicité -
Le BlueEnergy Stadium d'Udine, qui accueille la Supercoupe d'Europe 2025 entre le PSG et Tottenham, est une vitrine verte pour le football européen

Une ambition solaire pour une autonomie totale

Le projet est impressionnant par ses dimensions. Imaginez : 2 409 panneaux photovoltaïques ont été installés sur une surface de plus de 4 600 mètres carrés. La capacité de production est phénoménale, avec plus de 1 000 MWh d’énergie par an.

Pour mettre ce chiffre en perspective, sachez que le stade consomme environ 770 MWh par an dans son fonctionnement habituel. Le calcul est donc rapide : l’enceinte devient complètement autosuffisante.

- Publicité -

Cette indépendance énergétique marque une première étape. Le stade fonctionne désormais exclusivement avec de l’énergie renouvelable, tournant le dos aux énergies fossiles. L’impact environnemental est considérable. Cela représente une réduction des émissions de dioxyde de carbone de près de 6 500 tonnes.

Pour vous donner une idée, c’est comme si l’on retirait plus de 1 500 voitures de la circulation chaque année. C’est également l’équivalent de la consommation électrique annuelle de plus de 1 350 foyers.

- Publicité -

Suivez toute l’actualité d’Essential Homme sur Google Actualités, sur notre chaîne WhatsApp, ou recevoir directement dans votre boîte mail avec Feeder.

L’impulsion d’une femme engagée

Derrière cette transformation, on trouve la volonté forte de Magda Pozzo, la directrice commerciale du club d’Udinese. Pour elle, au-delà des économies réalisées, l’enjeu principal est la durabilité environnementale. Elle considère le football comme une plateforme d’influence unique, capable de toucher plus de deux milliards de personnes à travers le monde.

- Publicité -

Alors, pourquoi ne pas utiliser cette audience massive pour faire passer un message aussi fondamental que celui de la protection de notre environnement ?

Son engagement ne date pas d’hier. Il y a une dizaine d’années, en participant à des conférences dans l’industrie de la mode, elle a été marquée par l’utilisation de matériaux durables. C’est cette inspiration qu’elle a ramenée dans le monde du football.

- Publicité -

Aujourd’hui, les maillots du club d’Udinese sont entièrement fabriqués à partir de polyester recyclé. L’initiative va même plus loin : pour chaque maillot extérieur vendu cette saison, le club s’engage à planter trois arbres.

Magda Pozzo est également très active au sein des instances du football européen. Elle siège au comité de développement durable de l’Association des clubs européens (ECA) et a même représenté son club à la COP29, la conférence des Nations unies sur le changement climatique.

Udinese est ainsi devenu l’un des membres fondateurs de l’Alliance des clubs de football pour le climat, qui rassemble des équipes telles que Tottenham, Liverpool ou l’Atlético de Madrid.

Le BlueEnergy Stadium d'Udine, qui accueille la Supercoupe d'Europe 2025 entre le PSG et Tottenham, est une vitrine verte pour le football européen

Une démarche globale contre le « greenwashing »

Le club italien insiste sur le fait que cette initiative n’est pas une simple opération de communication. Il s’agit d’une transformation profonde. La collaboration avec Bluenergy, l’entreprise qui a financé l’installation des panneaux solaires et fournit de l’électricité renouvelable au club depuis quatre ans, en est la preuve. C’est une progression logique, étape par étape, loin des accusations de « greenwashing » qui touchent parfois le monde du sport.

Le « greenwashing », cette pratique qui consiste à se donner une image écologique trompeuse, est un sujet sensible. Certains clubs sont critiqués pour compenser leurs émissions de carbone sans chercher à les réduire réellement. L’utilisation de jets privés pour les déplacements reste un sujet de friction majeur. Magda Pozzo ne l’élude pas. Elle reconnaît que l’Udinese, comme d’autres clubs, y a recours.

Elle explique toutefois que c’est un « problème de système » plus qu’un « problème de club ». La situation géographique d’Udine, dans le nord-est de l’Italie, rend les longs déplacements par des moyens de transport plus écologiques très compliqués. Un voyage de quatorze heures en bus n’est pas envisageable pour des sportifs de haut niveau. Le club affirme toutefois privilégier le bus dès que possible et travaille à l’acquisition d’un véhicule à faibles émissions. La direction tente également de sensibiliser les autorités afin d’améliorer les liaisons ferroviaires.

Le BlueEnergy Stadium d'Udine, qui accueille la Supercoupe d'Europe 2025 entre le PSG et Tottenham, est une vitrine verte pour le football européen

Un héritage pour la communauté

Même si les panneaux solaires ne seront pas encore opérationnels pour cette Supercoupe, leur mise en service est imminente. Les procédures réglementaires sont en cours de finalisation. L’activation est prévue pour le premier match de la saison à domicile, le 25 août, et la pleine fonctionnalité est attendue d’ici la fin de l’année.

Ce projet a également une forte dimension sociale. L’énergie produite en surplus, soit environ 30 % du total, ne sera pas perdue. Elle sera redistribuée à la communauté locale, renforçant ainsi le lien entre le club et son territoire. Des camps d’été sont également organisés pour sensibiliser les plus jeunes à l’écologie, une initiative saluée par les parents.

Pour Magda Pozzo, c’est une « mission sociale ». Le football doit être une source d’inspiration pour les générations futures. L’objectif est d’ancrer cette culture de la durabilité dans l’identité du club dans son ensemble : la direction, le personnel, les joueurs et les supporters. C’est seulement par une application cohérente à tous les niveaux que le message pourra porter ses fruits.

Udinese, un club de taille moyenne, prouve qu’il est possible d’avoir un impact significatif. Leur projet est un premier pas, une invitation lancée à l’ensemble du monde du sport pour s’engager sur cette voie.

- Publicité -
Partager cet article