Tapestry tisse un nouvel avenir pour le luxe américain

Par Duc Tran 6 vues 5 Minutes de lecture

La grande mosaïque de la mode de luxe a connu un changement important avec l’acquisition de Capri Holdings par Tapestry. Si la mode était un conte permanent, ce chapitre a peint le rêve audacieux d’un géant américain du luxe défiant les piliers européens.

Dans le paysage américain du luxe, le mot à la mode aujourd’hui est fusion. Tapestry, groupe américain qui détient des marques telles que les sacs Coach, les chaussures Stuart Weitzman et l’emblématique Kate Spade, a vu une opportunité se profiler à l’horizon et l’a saisie. En intégrant Capri Holdings, qui chapeaute des noms comme Michael Kors, Versace et Jimmy Choo, Tapestry a jeté les bases d’un consortium américain du luxe qui ose rivaliser avec les dominants européens.

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L’ampleur de ce ballet commercial n’échappe pas à l’observateur avide de mode. La transaction, d’une valeur de 8,5 milliards de dollars en espèces, donne une prime significative aux actionnaires de Capri, ce qui suggère la vision confiante de Tapestry quant à la valeur ajoutée que la fusion promet.

Mais qu’est-ce qui motive l’ambition de Tapestry ? Un simple coup d’œil aux statistiques de leurs homologues européens – LVMH et Kering – illustre l’écart monumental. Un chiffre d’affaires annuel combiné de 12 milliards de dollars pour le nouveau duo américain peut sembler impressionnant, mais lorsqu’il est juxtaposé au chiffre d’affaires de 79 milliards d’euros de LVMH en 2022, il fait pâle figure. En outre, alors que leur capitalisation boursière combinée atteint 14 milliards de dollars, celle de LVMH s’élève à 415 milliards de dollars.

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Pourtant, ce ne sont pas les chiffres actuels, mais le potentiel qui intrigue. Tapestry et Capri voient tous deux de nouvelles synergies débloquer la croissance. L’Europe et le Moyen-Orient, largement dominés par les marques européennes, attirent Tapestry. Parallèlement, Capri se laisse séduire par l’Asie, un nouveau pôle de consommateurs de produits de luxe.

L’élément clé à retenir, cependant, est le positionnement du luxe. Pour Tapestry, s’aligner sur Capri est plus qu’une simple fusion financière ; il s’agit d’une vision de changement de vitesse. Les marques de Capri ont un cachet de luxe plus élevé, ce qui constitue un attrait important pour Tapestry, qui envisage de monter encore plus haut dans l’échelle du luxe. Et tandis qu’ils tissent ce rêve, il y a aussi un côté pragmatique. Les deux entreprises prévoient de réaliser des économies opérationnelles de l’ordre de 200 millions de dollars au cours des trois prochaines années, afin de s’assurer qu’elles ne se contentent pas de croître, mais qu’elles prospèrent de manière durable.
Le PDG de Capri, John Idol, incarne cet optimisme en soulignant l’accélération de leur expansion mondiale, tout en préservant l’ADN unique de leurs marques. Ce sentiment est partagé par la directrice de Tapestry, Joanne Crevoiserat, qui envisage une “maison de luxe puissante et mondiale”.

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Il convient de noter que Tapestry et Capri, prises isolément, ont fait preuve d’une croissance agressive. L’acquisition de Kate Spade par Tapestry en 2017 pour 2,4 milliards de dollars, ou les achats séquentiels de Jimmy Choo et Versace par Capri, en témoignent. Mais le scénario d’aujourd’hui n’est pas seulement une question d’ambitions individuelles. Il s’agit de rêves collectifs.

Tandis que la tapisserie américaine du luxe est méticuleusement tissée, on ne peut ignorer les mouvements des homologues internationaux. L’acquisition de Tiffany par LVMH en 2021 ou la récente prise de participation de 30 % de Kering dans Valentino en sont des exemples. Le paysage de la mode de luxe est en train de changer, d’évoluer et de s’étendre.

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