La collection Automne 2024 de WOOYOUNGMI était un cours magistral de pollinisation culturelle croisée, tissant une tapisserie sartoriale où l’Orient rencontrait l’Occident, la jeunesse la maturité, et la tradition la tendance. La créatrice Woo Young Mi a plongé dans le tissu complexe de l’identité de Séoul, élaborant une collection qui a trouvé un écho auprès des initiés et des non-initiés grâce à des codes nuancés et des coupes astucieuses.
Il n’y a plus eu de paillettes prévisibles de la K-pop ni de drames inspirés par les temples. Au lieu de cela, Woo a créé un Séoul contemporain, embrassant la dualité de la ville : l’exubérance de la jeunesse dansant avec une éthique de travail implacable. Les tweeds bouclés se sont transformés en bombers souples et en vestes sans col, leur richesse étant juxtaposée à des pantalons de survêtement métalliques et à des pardessus pointus. La silhouette a défié toute catégorisation stricte, les épaules tombant généreusement dans le dos pour permettre de se déplacer sans effort (et de ranger son téléphone !), tandis que les gilets et les vestes cargo ont ajouté des couches d’utilité.
Les accessoires ont joué un rôle de premier plan, avec des sacs à main surdimensionnés et un porte-documents doté d’une poignée métallique audacieuse, offrant une touche d’élégance urbaine au nomade moderne du bureau. Ce jeu sur l’aspect pratique s’est étendu à l’image de marque, avec “Paris-Seoul” inscrit sur les maillots de rugby, brouillant encore plus les frontières géographiques.
Le défilé lui-même était un manifeste visuel, avec une œuvre d’art du sol au plafond faisant écho à la sculpture de l’oreille en rubis qui orne les magasins WOOYOUNGMI dans le monde entier. Ce symbole d’ouverture d’esprit a résonné tout au long de la collection, reflétant la fine observation de Woo sur son environnement et sa capacité à traduire les murmures culturels en récits portables.
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L’exploration de la perception de Séoul s’est déroulée sous forme de superpositions astucieuses. L’ensemble d’ouverture associait un costume de bureau à la coupe décontractée et une veste de travail surdimensionnée, tous deux rehaussés par des tissus luxueux. Des tweeds tactiles sont apparus tout au long de la collection, agrémentant des blousons et des doudounes. Les accessoires de base ont été transformés en objets chics, avec un manteau de corvée transformé en velours bleu luxuriant et une veste d’uniforme arborant des écussons “PariSeoul” comme des insignes d’honneur. Les uniformes scouts et scolaires, réimaginés avec des blazers ajustés, ont ajouté une touche de nostalgie, tandis que le denim est devenu le nouveau héros de WOOYOUNGMI, avec des coupes flatteuses et des délavages.
Les codes vestimentaires, au lieu d’être des limites rigides, sont devenus des coups de pinceau fluides dans la toile de Woo. Des survêtements chatoyants associés à des costumes sur mesure ont capturé l’énergie dynamique des rues de Séoul, tandis qu’une élégance maîtrisée régnait partout. Le bojagi, l’art coréen des nœuds, a trouvé des interprétations ingénieuses dans les sweats à capuche et les chapeaux, nous rappelant la position de Woo “à la frontière de l’Europe et de la Corée, des hommes et des femmes, des jeunes et des vieux”.
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