La quintessence du credo de KENZO en matière de mode a été érigée récemment lorsque le terminal de croisière du port international de Shanghai s’est transformé en une toile de mode exquise. Les tours modernes de la mégalopole ont constitué une toile de fond évocatrice pour le premier défilé de KENZO en Chine, un écho éloquent de sa collection Paris Printemps/Été 2024, dévoilée en juin. L’événement a permis d’exprimer avec éloquence l’objectif du directeur artistique Nigo d’entrelacer l’Orient et l’Occident à travers la mode, en soulignant l’héritage de KENZO tout en embrassant simultanément une vision contemporaine.
Au milieu du panorama chatoyant de la rivière Huangpu, le défilé de Nigo à Shanghai a mis en lumière ses looks signature réimaginés. Il s’agissait d’une version avant-gardiste de la passerelle parisienne reliant le Palais de Tokyo à la Tour Eiffel, un hommage tangible à la fusion des esthétiques orientales et occidentales. Comme l’a indiqué Sylvain Blanc, directeur général de KENZO, l’emplacement du défilé parisien a été choisi en gardant à l’esprit la vue sur Shanghai, afin de favoriser une synergie distincte entre l’Orient et l’Occident.
Baptisée “City Pop Paris”, la collection flirte avec une garde-robe “real-to-wear” minutieusement élaborée à travers la lentille prismatique de l’élégance “nouvelle génération”. Les silhouettes, mélange harmonieux d’influences japonaises traditionnelles et de garde-robes occidentales, témoignent du dialogue créatif entre Nigo et son ami de longue date, l’artiste japonais Verdy. L’uwagi de judo a été recontextualisé avec charme en veste de travail, et le seigaiha – un imprimé séculaire représentant des vagues – a été revisité avec goût en indigo.
La silhouette des femmes a fait écho à l’élégance, grâce à la superposition délicate de tissus translucides agrémentés de motifs d’archives modernisés. L’interprétation par Verdy du logo KENZO dans sa police iconique, qui orne les vêtements et les accessoires, confère une touche artistique à la collection. C’était un clin d’œil palpable à l’héritage de Kenzo Takada et à la tendance City Pop qui a marqué les moments clés de sa carrière, cette dernière ayant une influence significative sur le travail de Nigo.
La bande sonore, créée par Cornelius, ami et collaborateur de Nigo depuis les années 1990, a donné le tempo du défilé. Elle fait écho à l’affection du designer pour la City Pop à travers une partition reflétant le genre, un mélange de pop, de funk et de boogie qui a marqué l’adolescence de Nigo dans le Japon des années 1980.
Le défilé a captivé plus de 300 invités et célébrités, créant une effervescence sur la plateforme de médias sociaux Weibo avec plus de 20 millions de mentions. Malgré l’attente d’un an pour obtenir l’approbation des autorités locales et la crainte d’un typhon, la soirée s’est déroulée de manière impeccable, témoignant de la détermination inébranlable de KENZO à approfondir ses liens avec le marché chinois.
KENZO rejoint un groupe de marques de luxe telles que DIOR et Bottega Veneta qui ont choisi de rencontrer les consommateurs sur leur territoire, une stratégie visant à accroître la notoriété de la marque, à favoriser l’engagement local et à stimuler la croissance en cette période marquée par le COVID. Après le défilé, l’effervescence se poursuivra en août avec un événement exclusif à Pékin.
Avec son concept de vente au détail récemment remanié et son logo rouge vif, KENZO ne cesse d’étendre sa présence en Chine, signe évident de son engagement à long terme envers les consommateurs chinois. Fusion délicieuse du passé et du présent, de l’Orient et de l’Occident, le défilé de KENZO à Shanghai était une symphonie de collaboration interculturelle dans le domaine de la mode. C’est une célébration de l’héritage de la marque et du potentiel qu’elle recèle pour l’avenir, parfaitement incarné par la vision novatrice de Nigo.
© Photos : KENZO
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