Parfois, l’automobile réserve encore de véritables surprises. Alors que la Monterey Car Week battait son plein, un événement a particulièrement retenu l’attention des visiteurs. Lors de la très sélect garden-party « The Quail, A Motorsport Gathering », le constructeur japonais a levé le voile sur un projet inattendu : le Lexus Sport Concept. Cette apparition soudaine laisse entrevoir une nouvelle ère pour la branche sportive de la marque. Oubliez les SUV hybrides un instant, Lexus nous rappelle qu’il sait encore faire battre le cœur des passionnés.
Personne n’ignorait que Lexus préparait le retour d’une sportive de premier plan. Mais personne ne s’attendait à la découvrir ainsi, sous le soleil californien. La filiation avec l’inoubliable LFA est évidente, non pas à travers une copie servile, mais à travers l’esprit qui s’en dégage. On y retrouve cette quête d’une performance absolue, matérialisée par une silhouette spectaculaire.
Le profil de la voiture parle de lui-même. Avec un capot interminable, un habitacle rejeté très en arrière et une poupe courte et musclée, le profil de la voiture parle de lui-même. C’est la signature classique des grandes GT à moteur avant. Les proportions sont agressives, basses et larges. Chaque ligne semble avoir été conçue pour fendre l’air avec une efficacité maximale. On y retrouve l’influence du design de la LC500, mais poussée à son paroxysme avec une radicalité bien plus affirmée.
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En s’approchant, on découvre une multitude de détails techniques qui trahissent les ambitions de la voiture. L’aileron arrière fixe intègre de manière surprenante les sorties d’échappement. Juste en dessous, d’immenses extracteurs d’air, semblables à ceux de la LFA, sont destinés à évacuer les calories et à plaquer la voiture au sol. Derrière les vitres latérales, de larges écopes suggèrent un refroidissement intense, destiné sans doute aux freins ou à la boîte de vitesses.
Un détail intrigue particulièrement : la présence de quatre petits ventilateurs intégrés au feu stop central. S’agit-il d’un élément purement stylistique de concept-car ou d’une solution aérodynamique active ? L’avenir nous le dira. Pour l’instant, le véhicule présenté n’est qu’une maquette pleine, sans intérieur visible, mais le message est clair.
Sous cette longue carrosserie se cache la véritable révolution. Finie la mélodie du V10 atmosphérique de la LFA, conçu avec l’aide de Yamaha. La nouvelle venue adoptera une mécanique plus en phase avec son époque : un moteur V8 biturbo. Si Lexus reste muet sur les caractéristiques précises, les rumeurs insistent sur une puissance qui dépasserait les 600 chevaux.
La disposition mécanique est également un point crucial. Le moteur sera logé en position centrale avant, c’est-à-dire très reculé derrière l’essieu avant, afin de favoriser l’équilibre. Il sera couplé à une transmission de type « transaxle », dans laquelle la boîte de vitesses est accolée au pont arrière. Cette architecture, réservée aux sportives les plus sophistiquées, garantit une répartition des masses proche de l’idéal 50/50, synonyme d’agilité et de comportement prévisible à haute vitesse.
Pour mettre au point son châssis, Lexus a fait appel à des spécialistes de renom. Le modèle choisi pour le développement est l’ancienne Mercedes-AMG GT R, une voiture de sport reconnue pour son efficacité redoutable sur circuit, notamment grâce à sa configuration moteur avant et boîte-pont arrière. Cela démontre l’ambition de la marque : se mesurer aux meilleures sans aucun complexe.
Ce Lexus Sport Concept n’est pas né de nulle part. Il s’agit de l’évolution directe du concept Toyota GR GT3 aperçu en 2022. Cela confirme une stratégie à double détente. Toyota engagera une version de course en catégorie GT3 et Lexus proposera une version de route plus luxueuse et raffinée. L’une ne va pas sans l’autre : la voiture de série sert de base d’homologation pour la compétition.
Avec cette future supercar, Lexus ne se contente pas de remplacer la LFA. La marque entend en effet se positionner face à des concurrentes européennes très établies. On pense naturellement à l’Aston Martin Vantage, mais selon le niveau de performance et de prix final, elle pourrait même venir concurrencer la nouvelle Vanquish ou la Ferrari 12 Cilindri. Un pari audacieux, mais qui semble à la portée du géant japonais.
Le chemin vers la production est encore long. Certains détails extrêmes du concept seront certainement adoucis. Il faudra patienter pour découvrir l’habitacle et la fiche technique définitive. Néanmoins, l’essentiel est là. Lexus réaffirme avec force sa légitimité au sein du cercle très fermé des constructeurs de voitures de sport d’exception. Nous espérons une présentation du modèle de série avant la fin de l’année pour que le rêve devienne enfin réalité.
