Le gouvernement a tranché, et la nouvelle va changer le quotidien de millions d’automobilistes. D’ici 2026, le pays basculera vers un système d’amendes routières 100 % numériques.
Cette transformation majeure mettra fin à l’avis de contravention papier qui arrive, ou non, dans votre boîte aux lettres. L’objectif est double : moderniser un processus administratif vieillissant et mettre un terme à des situations souvent pénalisantes pour les conducteurs.
Recevoir un PV n’est jamais une partie de plaisir. Cependant, la situation devient réellement problématique lorsque vous ignorez totalement son existence. Vous avez certainement déjà vécu cette angoisse ou entendu un proche se plaindre d’une amende forfaitaire majorée, qui est passée de quelques dizaines d’euros à plusieurs centaines, simplement parce que le courrier initial s’était égaré. C’est précisément ce type de scénario que l’État souhaite éradiquer.
Actuellement, le système repose sur une faille majeure. Les contraventions sont en effet envoyées à l’adresse indiquée sur le certificat d’immatriculation de votre véhicule. Or, cette adresse peut rapidement devenir obsolète. Un déménagement non signalé immédiatement sur votre carte grise et le courrier part vers une adresse erronée. Pendant ce temps, vous n’êtes au courant de rien jusqu’à la réception d’une lettre de recouvrement bien plus salée.
Cette problématique n’est pas nouvelle et a été soulevée au plus haut niveau de l’État. En décembre 2024, le député Karl Olive a directement interrogé le gouvernement sur la nécessité de dématérialiser entièrement ce processus. Il a plaidé en faveur d’une solution centralisée, accessible via le portail FranceConnect, déjà utilisé par de nombreux citoyens pour leurs démarches administratives.
Selon lui, cette centralisation permettrait de simplifier « les démarches administratives des usagers en leur offrant la possibilité de consulter, de payer ou de contester leurs amendes de manière dématérialisée, via un portail unique et sécurisé ».
L’élu a également insisté sur un autre point crucial de cette modernisation. Il a souligné la nécessité de réduire « les risques liés à la perte des courriers d’amendes, un problème qui peut entraîner des situations complexes pour les usagers, comme l’augmentation du montant des amendes ou des démarches supplémentaires pour résoudre des malentendus ».
La réponse du gouvernement ne s’est pas fait attendre. Le 10 juin dernier, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a confirmé que le projet était bien en cours. Il a officialisé le fait que la Direction générale des finances publiques (DGFiP) menait « une réflexion avancée pour offrir aux usagers un espace sécurisé dédié aux amendes ».
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La grande nouveauté de ce futur système réside dans la source des données utilisées. Finie l’adresse parfois approximative indiquée sur la carte grise. L’administration s’appuiera désormais sur les informations que vous fournissez chaque année lors de votre déclaration de revenus. Cette adresse, mise à jour chaque année, est considérée comme beaucoup plus fiable. La logique est simple : on déménage plus souvent qu’on ne change de voiture.
Concrètement, qu’est-ce que cela va changer pour vous ? Vous serez notifié de l’émission d’une amende et pourrez vous connecter à un espace personnel et sécurisé. Sur cette plateforme, vous aurez accès à l’ensemble de vos contraventions. Vous pourrez consulter les détails de l’infraction, la payer directement en ligne de manière sécurisée ou engager une procédure de contestation sans délai.
Cette transition vers le tout numérique vise à apporter plus de transparence et d’efficacité. Elle met fin à l’incertitude liée à l’acheminement postal et garantit que chaque conducteur est informé en temps et en heure. Elle devrait logiquement limiter drastiquement les cas de majorations abusives, comme le passage d’une amende de 135 € à 375 € pour un oubli involontaire.
La mise en place est prévue pour 2026. L’État s’engage donc dans une course contre la montre pour développer une plateforme robuste, sécurisée et intuitive. Ce projet numérique s’inscrit dans une volonté plus large de moderniser les services publics et de faciliter les interactions entre les citoyens et l’administration. Les automobilistes français rattraperont enfin leurs voisins européens en la matière.