Avec cette deuxième proposition pour Tom Ford, Haider Ackermann impose une vision rafraîchie de la garde-robe masculine. Présentée place Vendôme, la collection Tom Ford printemps 2026 révèle un créateur qui maîtrise les codes érotiques de la maison tout en y injectant sa propre sensibilité graphique. Les costumes aux teintes pastel côtoient des pièces en cuir verni et des matières transparentes qui redéfinissent les limites de l’élégance masculine.

Le directeur artistique transforme les hommes en acteurs de leur propre séduction. Les mannequins avancent sur le podium avec assurance, arborant des costumes en satin menthe et rose, associés à des pulls en cachemire jetés sur les épaules. Cette démarche non conventionnelle tranche avec la rigidité habituelle des défilés masculins et rappelle que la mode masculine peut revendiquer une forme de théâtralité assumée.
Les silhouettes dévoilent une anatomie masculine sans tabou. Des shorts transparents laissent entrevoir des jockstraps, tandis que des tee-shirts en mesh laissent apparaître la peau. Ackermann pousse le curseur de la sensualité au-delà de ce que Tom Ford lui-même aurait osé, en proposant des sous-vêtements portés par-dessus des strings en cuir. Cette approche provocante fait écho au porno chic des années 2000, mais s’exprime avec une sophistication contemporaine qui évite le pastiche.
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Le vestiaire masculin s’enrichit de pièces techniques audacieuses. Les trenchs en daim y côtoient des vestes confectionnées dans des tissus masculins traditionnels recouverts d’un glacis brillant. Ces créations répondent aux besoins des artistes qui recherchent des pièces capables de capter la lumière sur scène. Janet Jackson, présente au premier rang, possède d’ailleurs une collection de vestes Tom Ford des débuts de la marque et salue le génie d’Ackermann.

La palette chromatique affirme une masculinité joyeuse. Les costumes en satin vert pomme, rose poudré et menthe se détachent sur le décor bleu nuit presque noir de la scène. Cette explosion de couleurs printanières contraste avec la sobriété habituelle du vestiaire masculin et suggère qu’un homme peut s’approprier des teintes délicates sans perdre de sa virilité. Les pièces en cuir verni ajourées de micro-découpes laser évoquent une immersion nocturne dans l’océan.
Ackermann orchestre chaque apparition comme un moment de cinéma. Un spot unique éclaire les mannequins qui avancent en cherchant le regard du public. Scott Barnhill apparaît dans un costume en soie marine, les cheveux plaqués en arrière, et échange un regard complice avec Erin O’Connor, qui porte une version féminine de la même tenue. Cette mise en scène transforme le défilé en une performance où les vêtements deviennent des costumes portés par des personnages en quête de séduction.

Les finitions révèlent un savoir-faire exceptionnel. Les vestes, déclinées dans des tissus masculins classiques, bénéficient d’un traitement qui les rend adaptées aux projecteurs. Les somptueux pulls en cachemire évoquent l’élégance italienne et rendent hommage à Gruppo Ermenegildo Zegna, le licencié italien de la marque. Cette attention portée aux détails techniques garantit que les pièces masculines ne sacrifient jamais le confort à l’esthétique.
Le défilé s’achève dans une brume épaisse qui enveloppe les silhouettes. Cette machine à fumée est une signature personnelle d’Ackermann qu’il utilise depuis ses débuts. Dès la fin du défilé, les célébrités présentes se lèvent pour applaudir, validant ainsi la capacité du créateur à insuffler une nouvelle énergie à la maison Tom Ford. Pamela Anderson et Kate Moss comptent parmi les admirateurs qui n’hésitent pas à embrasser le directeur artistique sur le podium.





















