Cette collection Printemps 2026 marque un tournant dans l’approche de Ludovic de Saint Sernin. Le créateur parisien puise dans son héritage pour construire une garde-robe masculine qui refuse les codes du passé tout en assumant ses origines. Il révèle publiquement pour la première fois sa filiation avec la noblesse française, un sujet longtemps gardé secret.
Cette décision est motivée par un profond regret. Le designer n’a jamais fait son coming out auprès de sa grand-mère, décédée il y a deux ans. Cette comtesse représentait pour lui un lien avec un passé qu’il n’avait jamais osé confronter à son identité queer. Cette collection prend racine dans cette réconciliation tardive entre ce qu’il est devenu et ce dont il vient.
Pour incarner cette nouvelle direction, Ludovic de Saint Sernin a fait appel à Emma Chamberlain, Alexa Chung, Sebastian Croft et Corey Fogelmanis pour son lookbook. Ces personnalités incarnent ce qu’il nomme une « nouvelle noblesse », définie par l’influence plutôt que par le sang. Cette notion réinvente complètement les hiérarchies sociales traditionnelles.
Les pièces masculines sont confectionnées dans des matières précieuses. Le satin fluide habille des tenues masculines qui glissent sur le corps avec légèreté. Le velours dévoré pourpre évoque les codes royaux sans jamais tomber dans le costume d’époque. Les coupes restent contemporaines et assumées.
Le créateur multiplie les ateliers de maroquinerie français pour développer une gamme de ceintures corsetées. Ces accessoires deviennent des points d’entrée accessibles dans l’univers de la marque. Leur polyvalence permet de transformer radicalement une silhouette. Les larges ceintures en cuir soulignent la taille et redessinent la silhouette masculine.
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La dentelle ivoire orne des trenchs doublés qui se distinguent par leur audace. Les détails de laçage signature sont toujours présents, mais ils s’expriment avec retenue. Les transparences stratégiques révèlent le corps sans jamais tomber dans l’exhibitionnisme. Le créateur cherche délibérément à exprimer une sensualité plus subtile que dans ses collections précédentes.
Les tons aubergine profonds réinterprètent le pourpre royal avec modernité. Les silhouettes en popeline évoquent des sous-vêtements d’époque destinés au bain ou au sommeil. Le créateur s’approprie ces références intimes du passé aristocratique. Rien dans cette collection n’a l’air d’un déguisement historique.
Les broderies et les finitions témoignent d’un travail artisanal poussé. Ludovic de Saint Sernin affirme vouloir donner une direction plus romantique et raffinée à sa marque. Les sequins liquides apportent des éclats de lumière aux silhouettes. La soie ivoire fluide contraste avec les éléments structurés en cuir.
Les pièces tailleur s’intègrent naturellement à cette proposition. Le créateur propose un vestiaire complet qui dépasse le cadre des simples tenues de soirée. Les panneaux découpés créent des jeux de vide et de plein sur le corps masculin. Cette approche architecturale reste fidèle à l’ADN de la maison tout en évoluant.
Ludovic de Saint Sernin revendique une sexualité moins explicite et une obscurité moindre qu’auparavant. Cette évolution traduit une nouvelle maturité créative. Le créateur connecte enfin son histoire personnelle à son héritage familial dans son travail. Cette réconciliation intime nourrit directement sa création.
Les codes féminins s’affirment dans cette collection masculine. Les volants romantiques, les froufrous délicats et les superpositions de mousseline apportent douceur et fluidité. Le créateur refuse les barrières entre les genres tout en concevant un vestiaire destiné à l’homme. Cette approche non binaire reste naturelle et évidente.
Sa récente collaboration avec Jean Paul Gaultier Haute Couture confirme sa légitimité créative. Sa nomination en tant que directeur créatif de l’artiste Tate McCrae élargit son influence au-delà du monde de la mode. Cette collection printemps 2025 marque un tournant dans sa carrière.
La collection explore ce que signifie porter son histoire. Ludovic de Saint Sernin crée des vêtements qui racontent une filiation complexe. Les racines aristocratiques ne sont plus un fardeau social, mais un matériau créatif. Cette collection affirme qu’il est possible de réinventer son héritage sans le renier.
