L’institution millénaire qu’est la Monnaie de Paris, située quai de Conti, vient d’annoncer l’émission d’une pièce de 2 euros commémorative célébrant l’anniversaire de la réouverture de Notre-Dame, un an après que le monument a rouvert ses portes au public en décembre 2024. Cette monnaie, frappée à plus de 20 millions d’exemplaires, rejoindra bientôt les poches des Européens.
Un hommage numismatique qui circule entre les mains du public. Vous la découvrirez peut-être lors d’un achat au marché ou dans une boutique parisienne. Ce lancement illustre la volonté de l’institution de faire se rencontrer l’histoire monumentale française et le quotidien des citoyens. Marc Schwartz, président-directeur général de la Monnaie de Paris, souligne cette ambition : « Vingt millions de pièces de 2 euros seront mises en circulation : on pourra les trouver au hasard d’un rendu de monnaie sur un marché ou dans un commerce de proximité. Car les pièces ont cette faculté unique de faire se rencontrer le quotidien et la grande Histoire. »

Un design qui capture l’essence gothique
La face de cette nouvelle monnaie présente la façade majestueuse de Notre-Dame dans toute sa splendeur architecturale. Le graveur général Joaquin Jimenez a travaillé à reproduire la finesse des lignes gothiques qui font la renommée de l’édifice du XIIIe siècle. La rosace ouest apparaît en arrière-plan, tandis que les mentions « Notre-Dame de Paris », le millésime 2025 et l’acronyme RF (pour « République française ») encadrent cette composition.
Les 20 millions d’exemplaires destinés à la circulation témoignent de la volonté de démocratiser l’accès à cette commémoration. La pièce respecte les caractéristiques techniques standard des pièces de 2 euros de la zone euro, avec un diamètre de 25,75 millimètres et un poids de 8,5 grammes.
L’incendie et la reconstruction
Le terrible incendie du 15 avril 2019 avait bouleversé le patrimoine français et ému le public international. Les flammes avaient dévasté la partie haute de la cathédrale, détruisant la flèche et menaçant la structure entière de l’édifice. La mobilisation immédiate de centaines d’artisans, d’ouvriers et d’architectes du patrimoine a permis d’entreprendre un chantier colossal de restauration.
Notre-Dame a rouvert ses portes au public le 8 décembre 2024, soit moins de six ans après la catastrophe. Cette réouverture s’est déroulée en plusieurs temps, avec une inauguration officielle le 7 décembre, suivie d’une semaine d’accès prolongé jusqu’à 22 heures, afin de permettre au plus grand nombre de redécouvrir l’intérieur restauré. Les autorités ecclésiastiques prévoient d’accueillir environ 15 millions de visiteurs par an.
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Des versions pour collectionneurs exigeants
Outre l’édition destinée à circuler dans les porte-monnaie européens, la Monnaie de Paris propose des versions numismatiques pour satisfaire les amateurs. La version « Brillant universel » (BU) est disponible depuis le 28 octobre dans une cartelette scellée de type « coincard ». Cette qualité bénéficie d’un outillage de frappe neuf, garantissant une gravure précise et une brillance supérieure. Le tirage est limité à 15 000 exemplaires proposés au prix de 12 euros.
Les numismates les plus exigeants se tourneront vers la version BE (Belle Épreuve), qui est la plus haute qualité de frappe proposée par l’institution. Cette version se distingue par un travail minutieux sur les textures, avec des reliefs sablés et un fond poli miroir. Présentée dans un coffret individuel avec un certificat numéroté, elle est également limitée à 15 000 exemplaires et est commercialisée au prix de 25 euros.
Un miniset spécial complète cette collection. Il rassemble la pièce de 2 euros BU Notre-Dame ainsi que l’ensemble des monnaies françaises de circulation, du centime à l’euro. Produit à seulement 1 000 exemplaires, ce coffret constitue une rareté recherchée par les collectionneurs.

La tradition des pièces commémoratives européennes
Les pays de la zone euro ont le droit d’émettre jusqu’à deux pièces de 2 euros commémoratives par an. Ces frappes spéciales conservent les mêmes caractéristiques techniques et le même revers que les pièces standard, mais présentent un motif inédit sur leur face nationale. Elles célèbrent des événements historiques, des personnalités marquantes ou des monuments emblématiques.
Des centaines de pièces différentes ont ainsi été émises depuis l’introduction de l’euro. Elles constituent une porte d’entrée accessible pour quiconque souhaite débuter une collection numismatique tout en découvrant la richesse du patrimoine européen. Leur valeur faciale garantit qu’aucune perte financière n’est possible, contrairement aux monnaies en métaux précieux dont la cote fluctue.
L’héritage millénaire de la Monnaie de Paris
Fondée en 864, la Monnaie de Paris traverse plus de onze siècles d’histoire française. Elle frappe les monnaies pour l’État et accompagne la vie quotidienne des citoyens depuis le Moyen Âge. Son siège parisien, installé depuis 1775 sur le quai de Conti, abrite l’une des dernières usines encore en activité dans la capitale.
L’institution perpétue un artisanat d’art reconnu dans le monde entier. Ses ateliers produisent des monnaies, des médailles, des décorations officielles ainsi que des objets d’art en métaux précieux ou communs. Le site accueille également le public lors d’expositions, d’ateliers créatifs et d’événements culturels mettant en valeur le patrimoine historique et les métiers d’art.
L’usine de Pessac, implantée en Gironde depuis 1973, complète le dispositif de production. Elle fabrique les monnaies de circulation pour la France et l’exportation, ainsi que les pièces de collection, grâce à des compétences industrielles et une capacité d’innovation saluées à l’échelle mondiale.

Un symbole de résilience gravé pour la postérité
Joaquin Jimenez, graveur général de la Monnaie de Paris, exprime sa vision du projet : « Icône de l’architecture Gothique, Notre-Dame incarne la grandeur et l’esprit de résilience qui traversent les siècles. À travers cette monnaie de 2€, nous avons cherché à capturer la magnificence du monument et la richesse des lignes gothiques de l’édifice parisien. Cette collection est un témoin de la renaissance de Notre-Dame, maintenant gravée pour la postérité. »
La construction de la cathédrale, qui a débuté en 1163 sous l’impulsion de l’évêque Maurice de Sully, est un chef-d’œuvre de l’art gothique français. Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1991, elle concentre les apports de différentes époques, les influences de rois successifs, les courants artistiques et les bouleversements politiques qui ont façonné son identité.
Les travaux de restauration se poursuivent d’ailleurs au-delà de la réouverture. L’architecte Philippe Villeneuve supervise actuellement la restauration du chevet et de la sacristie, qui devrait être achevée en 2025, puis l’installation de nouveaux vitraux en 2026. Le réaménagement du parvis et des abords de la cathédrale, sous la direction du paysagiste belge Bas Smets, est prévu pour 2027.
Disponibilité
Les versions numismatiques de cette pièce de 2 euros commémorative sont disponibles sur le site monnaiedeparis.fr et chez les revendeurs agréés de l’institution. Les collectionneurs peuvent commander dès maintenant la version BU ou la version BE, selon leurs préférences.
La monnaie destinée à la circulation entrera progressivement dans les échanges commerciaux quotidiens. Il est impossible de prédire quand et où vous la recevrez, mais c’est précisément ce qui fait le charme de la numismatique populaire. Ouvrir sa main après un achat et y découvrir un fragment d’histoire nationale transforme un geste banal en un moment de connexion avec le patrimoine collectif.
Marc Schwartz rappelle cette dimension symbolique : « Après une collaboration couronnée de succès dans notre collection Excellence à la française, nous sommes ravis de mettre une fois encore la cathédrale Notre-Dame de Paris à l’honneur avec une nouvelle monnaie. »



