La dernière collection Ann Demeulemeester de Stefano Gallici transforme les paysages accidentés en poésie portable pour l’automne 2025, redéfinissant l’élégance rebelle à travers le prisme de l’Amérique blanchie par le soleil. La quatrième présentation du créateur sur le podium offre des silhouettes aux coupes nettes et des textures patinées qui parlent à l’esprit nomade en quête de vêtements ayant une âme.

Le récent pèlerinage de Gallici à Los Angeles se traduit par des trenchs en cuir rigide à la patine rouillée, dont les cols ont été retirés pour révéler des chemises à volants sous la surface. Ces vêtements d’extérieur sont associés à des gilets souples à laçage croisé, des détails qui pendent comme des secrets dévoilés sur des pantalons évasés à fines rayures. Les motifs western se dessinent à travers les bottes de cowboy à bouts argentés et les sacs à franges portés bas sur les hanches, ancrant la collection dans une nostalgie tactile.
La noirceur caractéristique de la marque anversoise persiste à travers d’austères redingotes noires rappelant la garde-robe austère de Georgia O’Keeffe, leurs épaules surdimensionnées contrastant avec la délicate dentelle qui apparaît en dessous. Les tricots usés ajoutent une tension brute, en particulier dans une robe vaporeuse ivoire qui ressemble à des toiles d’araignée décolorées par le soleil. L’écriture de Gallici flotte sur des robes de satin gonflées, transformant les réflexions personnelles en motifs cryptiques.
Les collaborations renforcent l’esprit vagabond de la collection. Ray-Ban réinvente les lunettes de soleil aviateur avec des verres en obsidienne et des chaînes de perles, tandis que des carnets de notes métalliques miniatures, accrochés aux passants de ceinture, contiennent des pages de la taille d’une empreinte de pouce – des accessoires littéraux pour les troubadours modernes.
« Perdre mon chemin révèle de nouvelles routes », explique Gallici en coulisses, soulignant comment les tons désertiques et les textures de denim épais façonnent sa vision. Cette philosophie se matérialise dans des pantalons en cuir marqués de lacets ras du sol et des manteaux sans col dont les épaules architecturales reflètent les falaises des canyons.
La confiance grandissante du créateur transparaît dans la rigueur de la confection : les vestes rétrécies à quatre boutons épousent le torse avant de s’évaser en des hanches exagérées, tandis que les costumes à fines rayures subvertissent les proportions rétro avec des tailles ultra-ajustées. Même les moments les plus doux de la collection, comme un poncho en peau de mouton imitant les rochers brûlés par le soleil, portent la marque de Gallici à travers des ourlets irréguliers, déchirés à la main.