La collection automne 2025 pour hommes de S.S.DALEY allie courage britannique classique et créativité assumée, en proposant des basiques faciles à porter imprégnés de nostalgie culturelle. S’inspirant d’icônes telles que Marianne Faithfull, Kate Bush et Maggie Smith, le créateur réinvente les silhouettes utiles avec une énergie juvénile, prouvant que l’intemporalité n’a pas besoin de théâtralité.

Le défilé a présenté 42 looks axés sur les vêtements d’extérieur, avec une prédominance de duffle-coats, de trenchs et de blousons aviateur, dont les carreaux audacieux et les détails en cuir rappellent l’héritage vestimentaire britannique. Un pull bordeaux brodé de « Stay Faithfull to Marianne » rendait subtilement hommage à l’influence durable de Marianne Faithfull, tandis que des blousons aviateur en jacquard à fleurs et des duffle-coats courts alliaient style inspiré du mouvement mod et aspect pratique. Stokey Daley s’est concentré sur ce qu’il appelle des « pièces fortes sans chichis » : des vêtements simples conçus pour être portés au quotidien, mais qui ont du caractère.
La couleur a joué un rôle central, puisant son inspiration chez les coloristes écossais. Les manteaux en feutre imitaient des textures picturales, tandis que les t-shirts arboraient des motifs londoniens fantaisistes tels que Big Ben et des bruyères champêtres. Ces touches adoucissaient le caractère utilitaire de la collection, qui alliait l’art à la fonction. Les costumes sur mesure à carreaux crème, rouges et noirs évoquaient la sensibilité des années 1970, associés à des Harrington et des caleçons pour une touche décontractée. Les bermudas et les vestes Donkey se distinguaient par leur association, leur charme brut étant rehaussé par une coupe précise.
Dans les coulisses, Stokey-Daley a souligné son attachement de toujours aux archétypes britanniques façonnés par sa famille et ses collaborateurs. « Dessiner pour les hommes me semble naturel, mais ce sont les femmes qui m’entourent qui guident ma vision », a-t-il noté. Cette dynamique se reflétait dans les vêtements : sûrs d’eux, mais accessibles, nostalgiques sans tomber dans les clichés.
Bien qu’imprégnée de tradition, la collection évitait la lourdeur. « West End Girls » des Pet Shop Boys soulignait la célébration de l’histoire queer de Londres, tandis que The Ballad of Lucy Jordan de Faithfull clôturait le défilé sur une note douce-amère. La gamme émotionnelle reflétait les vêtements : sincères, vibrants et ancrés dans la narration.
Alors que les rumeurs vont bon train sur la direction créative de Burberry, le travail de Stokey Daley le positionne comme un prétendant potentiel. Sa capacité à réinterpréter l’héritage avec irrévérence (pensez aux vestes en cuir rapiécées ou aux trenchs surdimensionnés) prouve que la mode britannique prospère lorsqu’elle honore son passé tout en allant de l’avant.