Avec cette première collection Bottega Veneta printemps 2026, Louise Trotter affirme sa vision de la maison vénitienne. Sa collection se concentre sur l’artisanat et le savoir-faire du cuir tressé, ce fameux Intrecciato qui fête ses cinquante ans.

Les manteaux pour homme dominent cette saison, avec des trenchs en cuir ultraléger et des blazers aux épaules structurées. Le tissu Intrecciato habille les cols, les manches et les revers, transformant les codes classiques du vestiaire masculin. Elle pousse le cuir dans ses retranchements, créant des pièces qui respirent et bougent avec légèreté. Les pantalons amples équilibrent les épaules puissantes des vestes, instaurant cette nonchalance propre au style milanais.
La cape monumentale en cuir tressé résume cette obsession pour la matière. Il aura fallu quatre mille heures de travail manuel pour assembler des lanières de trois millimètres. Le manteau en cuir denim bleu intègre des plumes qui créent un effet de flottement surprenant. Ces pièces racontent la rencontre entre l’artisanat et la création.
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Le costume milanais structure la collection avec ses chemises blanches, ses manteaux imposants et ses pantalons à jambes larges. Trotter conserve la rigueur du tailoring italien, qu’il assouplit toutefois par des volumes amples et des tissus souples. Les blazers se portent avec des pulls noués par-dessus, une étole jetée sur un pardessus. Les ourlets longs des pantalons se logent dans des sandales plates rappelant les Zizi.
La veste d’intérieur en Intrecciato arbore un tissage évoquant les écailles de serpent. Les épaules restent marquées, presque exagérées, donnant aux silhouettes cette prestance caractéristique du dandysme italien. Le col haut structure les proportions masculines.

Depuis son arrivée, la créatrice britannique s’imprègne de la Vénétie, passant du temps dans les ateliers de Venise et découvrant l’artisanat du verre de Murano. Cette dolce vita personnelle transparaît dans le choix des couleurs et des matières. Elle rend également hommage à Laura Braggion, la première femme à avoir dirigé la création chez Bottega Veneta de 1980 au début des années 2000.
Le sac Lauren, rendu célèbre par Lauren Hutton dans American Gigolo en 1980, réapparaît, agrandi et étiré. L’actrice assiste au défilé, une pochette à la main, incarnant ainsi la continuité entre le passé et le présent. Trotter réinterprète également le Cabat de l’ère Tomas Maier, en ajoutant une poche zippée et en créant une version pochette.
Bottega Veneta fonctionne comme un véritable atelier où artisans et créatifs collaborent pour trouver des solutions. Elle exploite ce savoir-faire sans retenue, créant des pièces qui semblent parfois lourdes pour une collection printemps, mais qui témoignent de la richesse technique de la maison. Cette densité artisanale caractérisait déjà les collections de Matthieu Blazy, son prédécesseur, parti chez Chanel.
Le défilé se déroule dans le même entrepôt milanais que celui utilisé par Blazy, avec une scénographie minimaliste ponctuée d’arches. Les invités sont installés sur des tabourets en verre coloré et observent les sculptures de cuir tressé suspendues dans l’espace. Louise Trotter affirme avoir pris son temps pour comprendre l’ampleur de la maison.