Gianluigi Donnarumma écarté du PSG pour la Supercoupe d’Europe

L'affaire Donnarumma révèle une nouvelle stratégie du club, qui privilégie désormais la discipline contractuelle. Écarté de la Supercoupe d'Europe au profit de Lucas Chevalier, le gardien italien paie son refus de prolonger son contrat.

Par
Olivier Delavande
Fils d’un père français et d’une mère vietnamienne, Olivier Delavande a baigné dans une double culture qui a façonné sa curiosité et son ouverture d’esprit dès...
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© Photo : canno73 (Depositphotos)

La nouvelle a retenti comme un coup de tonnerre dans le monde du football européen. Gianluigi Donnarumma, le gardien italien du Paris Saint-Germain, est écarté du groupe pour la Supercoupe d’Europe.

Cette décision marque un tournant brutal dans la relation entre le club de la capitale et celui qui fut l’un des héros de la conquête de la Ligue des champions. Le PSG semble avoir tranché dans le vif en choisissant de miser sur sa nouvelle recrue, Lucas Chevalier, pour garder les buts lors de ce premier grand rendez-vous de la saison face à Tottenham.

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L’absence de Donnarumma de la liste des vingt joueurs convoqués par l’entraîneur, Luis Enrique, pour le match à Udine, n’est pas une simple surprise, c’est un message. Un message très clair sur les intentions et la nouvelle politique du club.

Avec l’arrivée de Chevalier, arrivé de Lille pour plus de 40 millions d’euros, l’avenir du gardien italien à Paris s’assombrit considérablement. Il est difficile d’imaginer que le champion d’Europe 2021 avec l’Italie accepte un statut de numéro deux.

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La situation contractuelle du joueur est au cœur du problème. Arrivant à la fin de son contrat dans un an, il a refusé les propositions de prolongation. Le PSG, échaudé par des expériences passées, ne semble pas disposé à le laisser partir libre à la fin de la saison.

Le souvenir du départ de Kylian Mbappé pour le Real Madrid, dans des conditions similaires, il y a deux ans, est encore vif dans les mémoires des dirigeants parisiens. Le club avait alors perdu l’un de ses meilleurs atouts sans aucune contrepartie financière ; un scénario qu’il est déterminé à ne pas revivre.

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Cette gestion du cas rappelle la fermeté affichée envers Mbappé, écarté de la tournée de pré-saison et des premiers matchs du championnat pour forcer une décision. Le club adopte une position ferme, signifiant qu’aucun joueur n’est au-dessus de l’institution. La signature de Lucas Chevalier, annoncée samedi, et la non-convocation de Donnarumma pour un match de prestige marquent le début de cette nouvelle ère.

De l’autre côté des Alpes, cette décision a provoqué une onde de choc. La presse italienne s’est unanimement indignée du traitement réservé à l’enfant du pays.

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La Gazzetta dello Sport n’a pas hésité à titrer en une : « Donnarumma, cas national. Une gifle à Gigio. » Le célèbre quotidien sportif a fustigé « le manque d’élégance du PSG », soulignant le paradoxe d’un joueur porté aux nues il y a encore quelques mois. Selon le journal, la rupture semble consommée et le divorce inévitable entre le club et « l’un des acteurs clés du premier triomphe parisien en Ligue des champions, et le seul gardien de but à figurer sur la liste des 30 candidats au Ballon d’Or ».

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Le Corriere dello Sport a également exprimé sa consternation, allant jusqu’à évoquer une sorte de malédiction pour les gardiens italiens à Paris. « Après Sirigu et Buffon, c’est au tour de Donnarumma. À Paris, ils en veulent aux gardiens italiens », a déploré le média, affichant en première page « Par ici la porte ! ». Cette affaire met en lumière une frustration récurrente face à la manière dont le club parisien gère ses gardiens transalpins.

Sky Italia s’est interrogé sur les raisons profondes de cette cassure, qualifiant le gardien de « héros oublié ». La chaîne se demande : « Que se cache-t-il derrière l’affaire Donnarumma ? » Le contraste est en effet saisissant. Comment un joueur aussi décisif, qui a grandement contribué au sacre européen, peut-il se retrouver sur la sellette si rapidement ? La question reste ouverte, mais les indices suggèrent une divergence de vision stratégique et une intransigeance nouvelle de la part de la direction parisienne.

Le communiqué du PSG annonçant l’arrivée de Lucas Chevalier a également jeté de l’huile sur le feu. En vantant les mérites de sa recrue, décrite comme « fort en course et habile au pied », le club a, selon La Gazzetta, adressé une critique indirecte mais acérée à Donnarumma. Le journal souligne que cette formulation n’est pas anodine : « C’était une véritable gifle, sachant que la presse locale (française) accusait Donnarumma de limites dans ces deux domaines depuis des mois. »

Ironie du sort, la situation actuelle rappelle celle vécue par Keylor Navas lors de l’arrivée de Donnarumma. Le Costaricien, alors impérial dans les buts parisiens, avait été relégué sur le banc pour laisser la place au jeune champion d’Europe italien. Beaucoup de supporters avaient perçu ce changement comme une injustice. Aujourd’hui, la roue a tourné et c’est Donnarumma qui se retrouve dans la position inconfortable de celui qui est poussé vers la sortie. L’histoire se répète, mais les rôles ont changé.

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