La collection automne 2025 d’Isabel Marant réimagine la masculinité moderne avec une confiance tranquille, mêlant textures douces et silhouettes décontractées pour créer une garde-robe basée sur le confort sans sacrifier la sophistication. Réputée pour sa fraîcheur sans effort, la griffe parisienne se tourne cette saison vers des palettes feutrées et des tissus tactiles, marquant ainsi un tournant vers la sobriété dans le design masculin.

La directrice de la création Kim Bekker et Isabel Marant ont privilégié les pulls en mohair brossé à motifs Fair Isle, dont les roses et les violets pastel sont adoucis par des beiges et des moka chauds. Les cardigans en maille épaisse ont suivi, avec leur construction à la fois substantielle et souple qui reflète l’équilibre entre poids et fluidité de la collection. Les costumes sont restés bien taillés, mais ont troqué le croustillant pour des rayures en flanelle brossée, remettant subtilement en question les normes traditionnelles du costume. Les vestes de travail et les pièces en denim présentent des manches arrondies et des épaules tombantes, leurs coupes effondrées mettant l’accent sur l’aisance plutôt que sur la rigidité.
La texture s’est imposée comme une star discrète. Les pantalons en faux daim ont une finition veloutée, tandis que les chemises brodées ajoutent de la profondeur sans écraser le regard. Bekker a fait un clin d’œil aux racines des années 80 de la marque avec une veste de bombardier zippée rappelant le style emblématique de Marty McFly (épaules pointues incluses), mais a évité les clichés rétro en l’associant à des vêtements élégants et minimaux. Le denim a été expérimenté avec des finitions marbrées et des délavages rose poudré et rose poussiéreux, offrant des alternatives discrètes à l’indigo classique.
La palette de couleurs s’est alignée sur celle des vêtements pour femmes d’Isabel Marant, une démarche délibérée visant à unifier l’identité visuelle de la marque dans les magasins. Cette cohésion intervient alors que la marque fait face à un ralentissement général des ventes de produits de luxe accessibles, mais la ligne masculine ne suit pas la tendance. Représentant 20 % des ventes totales, elle est devenue un point central de la croissance.
L’influence des célébrités n’y est pas étrangère. Le choix de Isabel Marant par Timothée Chalamet pour la première parisienne de A Complete Unknown et les looks de Harris Dickinson pour la campagne de Babygirl soulignent l’importance croissante de la marque. La présence de l’icône de la K-pop, Seonghwa, lors du dernier défilé, renforce encore l’attrait mondial de la marque.
À l’avenir, Isabel Marant prévoit d’accroître la visibilité des hommes par le biais d’événements internationaux et de deux boutiques indépendantes prévues pour 2026. L’élégance discrète de l’automne 2025, enracinée dans la texture, la couleur subtile et la facilité de porter, positionne la marque non pas comme un perturbateur, mais comme un conservateur de l’aisance moderne.