Pour le printemps 2026, le duo anglo-italien Jordan Bowen et Luca Marchetto du label JordanLuca abandonne les traditionnels défilés pour s’installer dans une salle de sport authentique.
Cette décision marque un tournant pour la jeune maison qui avait fait sensation lors de son précédent défilé « The Wedding », où les créateurs s’étaient mariés en fin de show. « Que va-t-il se passer ensuite ? » s’interrogeaient alors les observateurs. La réponse tient en un mot : rien. Ou plutôt, tout le contraire du spectacle habituel.

Les fondateurs de JordanLuca expliquent leur approche par le contexte actuel. « À l’heure où l’on assiste à un basculement culturel profond, nombreux sont ceux qui cherchent à se recentrer, à devenir plus forts, plus sains. » Cette philosophie transparaît dans chacune des pièces de leur nouvelle collection.
La collection revisite les codes signature de la maison : des satins usés aux allures grunge, des cuirs patinés et des mailles jacquard texturées. Le denim se montre brut et sali, habillant pantalons cargo et vestes d’une esthétique urbaine assumée. Les trenchs subissent une reconstruction audacieuse, intégrant boucles et sangles pour un esprit résolument contemporain.
Le tailoring n’échappe pas à cette réinterprétation. Les coupes drapées se parent de découpes patchwork qui bousculent les codes classiques. Cette approche reflète l’évolution stylistique du label depuis ses débuts, à une époque où Jordan Bowen travaillait chez le chapelier Stephen Jones et Luca Marchetto chez Vivienne Westwood.
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Les bijoux en argent apportent une tension presque instinctive à l’ensemble. Ces pièces acérées viennent compléter une ligne centrée sur la matière et le toucher, soulignant l’attention méticuleuse que la marque porte aux détails. Cette approche s’inscrit dans la continuité des collections précédentes, où les accessoires jouaient déjà un rôle déterminant.
L’absence de défilé traditionnel permet au duo de se concentrer sur l’essentiel. « Ne pas faire de défilé, c’est aussi s’accorder un peu plus de temps. Pour soi. Pour profiter de l’été… un peu plus tôt ». Cette philosophie du ralentissement contraste avec l’effervescence habituelle de l’industrie de la mode.
JordanLuca s’inscrit dans une tendance plus large. « La mode cesse d’être un théâtre ou un instant de culture pour devenir un outil de transformation. » Cette vision répond à une urgence ressentie partout : prendre soin de soi, de son corps et de son esprit.

La collection PE26 s’articule autour de cette double exigence esthétique et fonctionnelle. Les créateurs affirment n’avoir « jamais ressenti autant de liberté — ni de joie » dans cette discipline presque rituelle. Cette sincérité transparaît dans des pièces qui allient confort et esthétique.
Le message final résume parfaitement cette philosophie : « PE26 est une invitation à se faire du bien et à s’amuser. Parce qu’au fond, deux choses comptent : l’amour et la santé. » Une déclaration qui prend tout son sens après le mariage médiatisé des créateurs lors de leur précédent défilé.
Cette approche singulière positionne JordanLuca comme l’une des voix les plus intéressantes de sa génération, capable de remettre en question les codes établis tout en proposant une mode désirable et accessible.