La collection Kith Printemps 2026 ne crie pas. Elle murmure avec assurance. Ce que Ronnie Fieg propose cette saison n’est pas une rupture, mais une confirmation tranquille de ce qu’il fait de mieux : des vêtements qui vivent avec vous, et non contre vous. On sent l’homme derrière les pièces, celui qui choisit d’abord pour lui-même, puis pour le reste du monde.

Le lookbook s’ouvre sur une image forte : Ronnie Fieg lui-même, vêtu d’un costume croisé couleur tabac brun, d’une chemise et d’une cravate ton sur ton, issus de la collaboration continue avec Giorgio Armani. Ce n’est pas un hasard. C’est un signal. Celui d’un créateur qui assume pleinement ses goûts, ses références et son âge, et qui invite les autres à en faire autant. Imaginez Jeremy Strong dedans. Vous voyez ? C’est exactement ça.
L’hiver permet à Fieg d’explorer les matières comme peu d’autres oseraient le faire. Il joue avec les volumes, les textures et les illusions. Un sweat-shirt court, très années 80, semble être en molleton classique, mais il est en réalité tissé serré, feutré, presque architectural. Une veste en cuir et suède patchwork est un véritable trompe-l’œil : elle est synthétique, mais semble avoir déjà traversé dix hivers avant même d’être vendue.

Le costume en laine feutrée se distingue par sa coupe boîte, ses épaules affirmées et son pantalon plissé aux lignes nettes. On pense à Beuys, mais on l’enfile pour aller travailler. Les pantalons en chevron tombent parfaitement, à la fois souples et fermes au toucher. Ils ne se contentent pas d’habiller. Ils structurent.
La collaboration avec Ssstein apporte une touche japonaise discrète, mais précieuse. Pulls moelleux à emprunter sans demander, chemises en laine soyeuse qui glissent sur la peau. Rien de tape-à-l’œil. Tout respire le confort pensé, le détail assumé.
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Les couleurs restent sobres, presque murmurées. Mais ne vous y trompez pas. L’esprit Kith est bien présent. La veste bomber en cuir reste un incontournable. Le coach jacket vert sombre en poils de poney fait tourner les têtes sans effort. La polaire tissée façon tapisserie apporte une touche d’excentricité mesurée. Et que dire de ces jeans plissés, taillés en forme de carotte légère, avec des pinces devant et derrière ? Fieg les appelle « le meilleur pantalon que j’aie jamais eu ». Quand un créateur parle ainsi de ses propres pièces, c’est qu’il les a vraiment portées. Pas seulement photographiées.
Ce qui rend cette collection remarquable, c’est son absence de calcul. Elle ne cherche pas à impressionner. Elle vise à durer. À s’user avec élégance. À devenir une évidence dans votre garde-robe. Fieg ne dessine pas pour la scène. Il dessine pour la rue, le bureau, le café du coin ou le voyage imprévu.
Vous n’avez pas besoin d’acheter toute la collection. Choisissez une pièce. Une seule. Celle qui vous ressemble déjà ou celle qui vous permettra de vous rapprocher un peu plus de vous-même. Telle est toute la force silencieuse de la collection Kith Printemps 2026.

































