Une rumeur persistante agite le monde du sport et de la finance. Selon plusieurs sources concordantes, et notamment Bloomberg, la famille Pinault réfléchirait à ses options pour PUMA et envisagerait de se séparer de sa participation dans l’équipementier sportif allemand.
Cette potentielle manœuvre stratégique est suivie de très près, car elle pourrait redessiner une partie du paysage concurrentiel du sportswear.
La famille Pinault détient actuellement 29 % des parts de PUMA via sa holding Artémis. Artémis est également l’actionnaire de contrôle du groupe de luxe Kering, propriétaire de maisons prestigieuses telles que Gucci, Saint Laurent ou encore Balenciaga. Ce positionnement dans le très haut de gamme rend la présence de PUMA, une marque grand public, singulière au sein de leur portefeuille d’actifs.
Les raisons de cette réflexion stratégique semblent liées aux difficultés récentes de la marque au félin bondissant. Le titre de PUMA a en effet perdu près de 50 % de sa valeur au cours des douze derniers mois. Cette baisse significative de la valeur de l’entreprise, qui ramène sa capitalisation boursière à environ 2,6 milliards d’euros, s’explique par une demande en berne pour ses produits et des inquiétudes persistantes sur le marché.
Face à cette situation, des délibérations sont en cours. La famille Pinault aurait mandaté des conseillers pour évaluer les différentes possibilités. Des contacts auraient déjà été établis avec des acheteurs potentiels pour évaluer leur intérêt. Parmi les noms qui circulent, on trouve des géants chinois du secteur, comme ANTA Sports Products et Li Ning Co. D’autres acteurs, notamment des entreprises américaines et des fonds souverains du Moyen-Orient, auraient également été approchés.
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Un analyste financier spécialisé dans le secteur de la vente au détail commente la situation sous couvert d’anonymat : « La démarche des Pinault est logique. Ils cherchent à optimiser la valeur de leurs actifs. PUMA a besoin d’un nouvel élan, et une cession pourrait lui offrir les moyens de se réinventer complètement, loin de la stratégie purement luxe de Kering. »
La nouvelle de cette possible vente a immédiatement provoqué une réaction sur les marchés. Lundi, l’action PUMA a grimpé de près de 16 %, signe que les investisseurs voient d’un bon œil un changement de propriétaire potentiel. Pour beaucoup, cette opération pourrait débloquer la valeur de l’entreprise et lui ouvrir de nouvelles perspectives de croissance.
Cette réflexion intervient dans un contexte de réorganisation interne chez Puma. En juillet, la marque a publié des résultats préliminaires pour le deuxième trimestre jugés décevants, avec une baisse de 2 % des ventes. Suite à cela, PUMA a revu ses prévisions annuelles à la baisse, anticipant désormais une diminution de ses ventes et émettant un avertissement sur ses résultats.
Des changements importants ont également eu lieu au sein de la direction. Arne Freundt a quitté son poste de directeur général en avril et a été remplacé le 1er juillet par Arthur Hoeld, un vétéran d’adidas.
L’arrivée de ce dernier est perçue comme une tentative de stabiliser l’entreprise et de mettre en œuvre une nouvelle vision. Andreas Hubert, un autre ancien d’adidas, a été nommé directeur des opérations. Ces nominations témoignent d’une volonté de s’appuyer sur une expertise reconnue pour redresser la barre.
En janvier, PUMA avait déjà lancé un programme de réduction des coûts, « Next Level », visant à optimiser son efficacité opérationnelle. Toutes ces initiatives montrent que l’entreprise est déjà engagée dans un processus de transformation profonde, bien avant que les rumeurs de vente ne fassent surface.
Fondée en 1948 par Rudolf Dassler, PUMA reste un acteur majeur du sportswear. L’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 8,8 milliards d’euros l’année dernière et emploie environ 22 000 personnes dans le monde. Elle sponsorise des équipes de premier plan, comme le club de football de Manchester City et l’équipe nationale du Portugal.
Les acquéreurs potentiels ont des profils solides. Anta Sports est un conglomérat puissant qui détient déjà des marques telles que FILA, Descente et Jack Wolfskin. En 2019, il a participé à l’acquisition d’Amer Sports, le fabricant des raquettes Wilson. Li Ning, quant à elle, est une marque fondée par le gymnaste chinois du même nom, très populaire sur son marché domestique et de plus en plus ambitieuse à l’échelle internationale.
Pour l’instant, aucune des parties n’a officiellement confirmé ces discussions. Un porte-parole de PUMA a refusé de commenter l’information, tandis que les représentants d’Artémis, d’ANTA et de Li Ning n’ont pas répondu aux sollicitations. Le processus n’en est qu’à ses débuts et rien ne garantit qu’une transaction aura lieu.