La rare “comète du diable” revient après 71 ans, offrant aux astronomes un spectacle céleste

La comète 12P/Pons-Brooks, surnommée la “comète du diable”, revient après 71 ans. Visible dans les semaines à venir, la comète offre une occasion rare aux observateurs du ciel.

Par Olivier Delavande 3.2k vues 5 Minutes de lecture
© EricTheCat (X/Twitter)

Rare visiteur des confins de notre système solaire, la bien nommée “comète du diable” – 12P/Pons-Brooks – offrira un spectacle aux observateurs du ciel dans les semaines à venir. Cette comète glacée, affectueusement surnommée “comète du diable” en raison de son aspect cornu caractéristique, devrait s’approcher au plus près du Soleil le 21 avril 2024. Avec un noyau d’un diamètre impressionnant de 30 kilomètres, 12P/Pons-Brooks fait pâlir le puissant mont Everest, qui ne culmine qu’à 8 848 mètres.

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Une rencontre unique avec la “comète du diable”

Classée parmi les comètes de type Halley, 12P/Pons-Brooks suit une longue période orbitale de 71,3 ans. Pour la plupart des observateurs du ciel, il s’agit donc d’une occasion unique d’observer cette merveille cosmique. La comète devrait atteindre son point le plus proche du soleil le 21 avril 2024, et cette approche s’accompagne d’une augmentation de sa luminosité.

À mesure que la comète se rapproche de la chaleur du soleil, elle subit une transformation fascinante. Les éruptions cryovolcaniques, déclenchées par l’augmentation de la pression à l’intérieur de son noyau glacé, font jaillir de la comète un spectacle éblouissant de poussière, de gaz et de glace. Ces éruptions, à l’origine des cornes diaboliques de la comète, peuvent également entraîner des augmentations spectaculaires de la luminosité, comme on l’a vu l’année dernière lorsque la comète 12P/Pons-Brooks s’est intensifiée au centuple.

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Alors que la comète a déjà été repérée dans le ciel nocturne, notamment en Espagne, les astronomes prévoient qu’elle continuera à briller dans les semaines à venir. L’astrophotographe Andrew McCarthy a capturé des images étonnantes du noyau de la comète, révélant sa teinte verte envoûtante. Cette couleur enchanteresse, comme l’explique McCarthy, est attribuée aux “concentrations de dicarbone illuminées par le soleil”.

La rare “comète du diable” revient après 71 ans, offrant aux astronomes un spectacle céleste
© Aleix Roig (X/Twitter)

Les secrets de la “comète du diable” dévoilés

12P/Pons-Brooks est une comète cryovolcanique qui crache de la poussière, des gaz et de la glace lorsqu’elle est chauffée par le soleil. L’année dernière, une de ces éruptions a provoqué une augmentation spectaculaire de sa luminosité et la formation d’une brume en forme de corne, ce qui lui a valu le surnom inquiétant de “comète du diable”.

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Repérer la comète insaisissable : conseils pour les observateurs du ciel

Les prévisions des experts suggèrent que 12P/Pons-Brooks pourrait même devenir visible à l’œil nu dans un ciel sombre. Toutefois, pour une observation optimale, les astronomes recommandent d’utiliser des jumelles ou un petit télescope. Paul Strøm, astrophysicien à l’université de Warwick, donne des conseils pour localiser la comète : “La comète se déplace de la constellation d’Andromède vers les Poissons. Ce faisant, elle passera devant des étoiles brillantes, ce qui la rendra plus facile à repérer à certaines dates. En particulier, le 31 mars, 12P/Pons-Brooks sera à seulement 0,5 degré de l’étoile brillante Hamal”.

Nicolas Biver, président de la Commission des comètes de la Société astronomique de France (SAF) et astrophysicien à l’Observatoire de Paris, suggère que la comète sera visible “au cours de la semaine du 11 au 17 mars”, puis de nouveau à la fin du mois de mars jusqu’à la fin du mois d’avril, bien qu’il prévienne que cette dernière période n’est “pas encore certaine”. Biver conseille aux observateurs d’orienter leur regard vers le nord-ouest, à environ 8 degrés sous la galaxie d’Andromède, pour avoir le plus de chances d’apercevoir la comète.

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Il est essentiel de trouver le lieu d’observation idéal. Recherchez un endroit où la pollution lumineuse est minimale, idéalement dans l’hémisphère nord. Le meilleur moment pour observer est au crépuscule, dans la direction ouest-nord-ouest. En outre, les applications mobiles qui cartographient les constellations peuvent être des outils utiles pour naviguer dans le ciel nocturne.

Une rencontre céleste à ne pas manquer

Alors que la comète 12P/Pons-Brooks entame son voyage de 71,3 ans à travers le système solaire interne, elle nous rappelle le potentiel inexploité que recèlent ces vagabonds cosmiques. Les comètes et les astéroïdes, souvent considérés comme les éléments inutilisés de notre système solaire, sont la clé pour comprendre les conditions dans lesquelles notre voisinage cosmique est apparu.

Alors que la “comète du diable” honore une nouvelle fois notre ciel, prenez le temps de réfléchir à la rareté et à la beauté de cet événement céleste. Sa prochaine apparition n’est pas prévue avant 2095.

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