Niccolò Pasqualetti s’apprête à retrouver sa Toscane natale pour présenter sa collection printemps-été 2026 lors du salon Pitti Uomo. Ce retour aux sources est bien plus qu’un simple défilé pour le créateur italien qui a bâti sa réputation internationale après des passages remarqués chez The Row, Loewe et Alighieri.
Le jeune designer, né et élevé en Toscane, aborde cette invitation comme un défi personnel. Pitti Uomo reste traditionnellement ancré dans les codes classiques de la mode masculine, un territoire qui semble éloigné de l’univers androgyne de Pasqualetti, depuis que ce dernier a créé sa marque éponyme en 2021.
Un parcours jalonné de reconnaissances
Depuis ses débuts, Niccolò Pasqualetti a en effet multiplié les distinctions prestigieuses. Il a reçu une bourse du Camera Moda Fashion Trust pour les années 2023 et 2024, et figurait parmi les finalistes du Prix LVMH 2024. Ses créations séduisent également les détaillants les plus exigeants : H. Ses créations sont désormais proposées par des détaillants de renom tels que Lorenzo, Moda Operandi, The Broken Arm, Boontheshop et Dover Street Market.
Ses défilés parisiens attirent l’attention depuis plusieurs saisons. Pour le printemps 2025, il a obtenu une place officielle au calendrier de la Fashion Week parisienne, confirmant ainsi sa montée en puissance sur la scène internationale.
Une vision qui transcende les genres
Le créateur revendique une approche qui ignore délibérément les frontières entre masculin et féminin. « Depuis le début, je n’ai jamais attribué de genre spécifique à mes collections », explique-t-il. Cette position lui permet d’explorer librement les codes vestimentaires sans se limiter aux conventions établies.
Le marché a naturellement classé ses créations dans la mode féminine, notamment parce qu’il présente ses collections pendant la semaine de la mode féminine parisienne. Cette classification ne le dérange nullement, car elle lui offre l’opportunité de montrer une facette différente de son travail lors de la Fashion Week de Florence.
La collection florentine : questionnements et réinterprétations
Pour sa présentation florentine, Pasqualetti s’interroge sur les clichés de la masculinité traditionnelle et de l’élégance italienne. « Qu’est-ce qui est traditionnellement considéré comme un classique masculin ? », s’interroge le designer. Cette réflexion nourrit une collection qui revisite les silhouettes familières à travers de nouvelles proportions et des détails inattendus.
Le créateur décontextualise des matières naturelles comme la popeline de coton ou le lin, habituellement réservées à la chemiserie, pour les intégrer dans des pièces surprenantes. Cette approche témoigne de sa volonté de bousculer les codes établis tout en respectant l’héritage artisanal.
Suivez toute l’actualité d’Essential Homme sur Google Actualités, sur notre chaîne WhatsApp, ou recevoir directement dans votre boîte mail avec Feeder.
Continuer votre lecture
Un hommage à l’artisanat toscan
La préparation de cette collection a également permis à Pasqualetti de redécouvrir sa région natale sous un angle professionnel. Alors qu’il était enfant, il n’aurait jamais imaginé que la Toscane constituerait un épicentre de la mode, malgré la présence de nombreux manufacturiers dans son environnement quotidien.
C’est lors de ses expériences chez les grandes maisons internationales qu’il a approfondi sa compréhension de l’excellence du savoir-faire italien. « C’est quelque chose d’unique, qui encapsule un savoir-faire et un artisanat rares », souligne-t-il. Cette prise de conscience l’a conduit à privilégier les collaborations locales pour sa marque personnelle.
Reconnue pour ses tanneries, ses ateliers de maroquinerie et ses manufactures textiles, la Toscane représente l’un des piliers du « Made in Italy ». Pasqualetti valorise désormais activement cet écosystème qu’il considère comme « destiné à résister à tous les vents contraires ».
L’indépendance comme philosophie
À la différence des générations précédentes de créateurs, Pasqualetti privilégie l’indépendance au soutien des grandes entreprises. « Je veux que la marque reste indépendante et autosuffisante », affirme-t-il. Cette approche lui permet de préserver sa liberté créative tout en assurant une croissance durable.
Malgré une expansion rapide ces dernières années, le designer maintient son objectif de longévité. Il souhaite continuer à travailler sur des vêtements intemporels et durables, sans jamais compromettre sa vision créative.
Un défilé exceptionnel au cœur de Florence
Le défilé aura lieu jeudi matin à la Cavea del Teatro del Maggio Musicale Fiorentino, l’espace terrasse en plein air du théâtre principal de la ville. Pasqualetti a choisi ce lieu pour ses gradins de pierre minimalistes qui créent un motif labyrinthique. « Je pense que c’est une installation, une combinaison de pierres et de métaux offrant une vue sur l’Arno », décrit-il.
Cette présentation matinale marquera une étape importante dans le parcours du créateur, qui prévoit également un second défilé à Paris en septembre. Florence lui offre l’opportunité de démontrer sa capacité à réinterpréter les codes masculins traditionnels selon sa propre vision.
