Depuis toujours, l’homme rêve d’une nature capable d’illuminer ses nuits. Après les lucioles et les méduses, ce sont désormais des plantes lumineuses qui brillent dans le noir que des scientifiques chinois sont parvenus à créer. Grâce à la bioluminescence, elles émettent une véritable lueur, sans électricité ni artifice. Une avancée spectaculaire, publiée dans la revue Matter, qui, un jour peut-être, transformera nos rues, nos parcs, voire nos intérieurs.
Alors bien sûr, la question qui vient tout de suite : comment ça marche ?
Comment ça marche ?
Pour comprendre, faisons un détour par la nature. Certaines espèces, comme les lucioles, les méduses ou encore certains champignons, produisent naturellement de la lumière. Ce phénomène s’appelle la bioluminescence. Ici, tout repose sur une réaction chimique : une enzyme appelée luciférase agit sur une molécule, la luciférine, et un photon de lumière est émis.
Les chercheurs ont donc introduit dans l’ADN de plantes des gènes inspirés de ce mécanisme. Résultat : une lueur, encore faible, émane de leurs feuilles et de leurs tiges. De la vraie lumière vivante !
Fluorescence, phosphorescence et… bioluminescence
Mais attention, toutes les lumières « étranges » ne se valent pas. Il faut ici faire la différence :
- La fluorescence : une substance absorbe la lumière et la réémet immédiatement. Exemple : certains surligneurs ou les gilets de sécurité jaunes. Dès qu’on éteint la lumière, l’effet s’arrête.
- La phosphorescence : c’est une lumière qui persiste après l’exposition. Les étoiles autocollantes que l’on colle au plafond dans les chambres d’enfants en sont un exemple typique : elles brillent encore un peu dans le noir après avoir « chargé ».
- La bioluminescence est un phénomène différent, qui nous intéresse ici. Il s’agit de la lumière produite directement par une réaction chimique dans l’organisme vivant. Pas besoin de lampe UV ni de « rechargement ».
Les plantes lumineuses créées par ces chercheurs relèvent bien de la bioluminescence. Une véritable lumière autonome.

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Une ville sans lampadaires ?
Maintenant, projetons-nous. Imaginez des rues bordées d’arbres diffusant une douce lumière verte, des parcs éclairés par leurs propres massifs végétaux ou encore des salons illuminés par des plantes d’intérieur au feuillage phosphorescent… Cette idée a de quoi séduire.
Au-delà de la poésie, l’intérêt est bien réel : réduire la consommation d’énergie, limiter la pollution lumineuse et concevoir des villes plus durables.
Mais attention, il y a des limites
Mais ne nous emballons pas. Pour l’instant, l’intensité de la lumière produite est faible, comparable à celle d’une veilleuse. Il est donc impossible d’éclairer une rue entière. De plus, la durée de cette luminescence est limitée et nécessite encore de nombreuses améliorations.
Sans compter les questions pratiques et éthiques : introduire à grande échelle des plantes génétiquement modifiées n’est pas anodin. Les chercheurs doivent donc progresser avec prudence.
Et demain ?
Ces obstacles n’empêchent toutefois pas les scientifiques de rêver. La prochaine étape consistera à augmenter la puissance lumineuse et la stabilité du phénomène. Dans quelques années, on pourrait voir apparaître des applications décoratives ou artistiques. Puis, peut-être un jour, un véritable éclairage urbain végétal.
Alors, la ville du futur brillera-t-elle grâce à ses plantes lumineuses ? Ce n’est plus un simple fantasme.