La collection Printemps 2026 de TAAKK révèle une approche radicalement nouvelle du vestiaire masculin. Takuya Morikawa, le directeur artistique de la maison japonaise, propose une vision dans laquelle l’art et le quotidien coexistent sans artifice.
« La marque parle de ces deux éléments », explique Morikawa en évoquant cette dualité fondamentale qui caractérise sa griffe. Baptisée « The Common Baseline of Art and the Ordinary », cette collection explore les frontières entre création artistique et vêtement fonctionnel. Le créateur japonais, qui a travaillé dans les studios d’Issey Miyake avant de lancer sa marque en 2013, revendique cette approche conceptuelle sans tomber dans l’hermétisme.

L’innovation principale réside dans les tissus dégradés qui transforment littéralement la nature du vêtement. Une veste-chemise hybride présente ainsi un tissu qui évolue progressivement de la popeline de coton à la laine, du tissu uni au costume rayé. Cette transformation visuelle modifie également la structure et le comportement du vêtement, créant une expérience tactile inédite.
Les broderies sculpturales constituent l’autre pilier technique de cette collection. Réalisées à partir de mètres de rubans froissés dans des tons gris plus sombres, elles ornent vestes et pantalons de motifs rappelant les volutes paisley. « Ces textiles à la surface irrégulière, avec des ombres subtiles et une présence tactile, presque comme une surface sculptée plutôt qu’un tissu plat, permettent de créer une tension silencieuse entre le familier et l’étrange », précise le créateur.

Cette saison, Morikawa privilégie des couleurs plus douces. Le rose poudré remplace le rose vif, tandis que l’olive et le bleu coquille d’œuf font leur apparition. Cette palette volontairement apaisée renforce l’approche contemplative de la collection.
« Pour les associations stylistiques, c’est plutôt une petite taille avec une grande taille », détaille le créateur. Cette philosophie se traduit par un tricot vert moulant en maille résille porté avec un large short en denim gris. Les proportions créent des contrastes qui donnent lieu à des silhouettes déstructurées mais équilibrées.
Suivez toute l’actualité d’Essential Homme sur Google Actualités, sur notre chaîne WhatsApp, ou recevoir directement dans votre boîte mail avec Feeder.
Les sacs TAAKK poursuivent leur développement avec une deuxième saison inspirée du furoshiki. Ces tissus d’emballage traditionnels japonais séduisent par leur capacité de transformation, une philosophie chère à la maison. Cette approche fonctionnelle s’inscrit parfaitement dans l’ADN de la marque qui revisite les vêtements du quotidien.
Un bomber blanc composé de bandes de tissu froncées s’associe à un pantalon large orné du motif « Ribbon ». Une veste légère en dentelle est associée à des tricots ajourés. Chaque pièce révèle un détail technique particulier, qu’il s’agisse d’ornements, de traitements textiles ou de coupes expérimentales.

Les pantalons adoptent des proportions inattendues. Certains modèles présentent une jambe gauche élargie, cousue en drapé diagonal, qui dégage une amplitude surprenante dans le mouvement.
« Chez TAAKK, nous avons toujours exploré la frontière entre le vêtement du quotidien et l’art. Avec cette collection, nous sommes allés encore plus loin en mettant en lumière les distorsions subtiles et les décalages présents dans ce qui nous est familier », conclut Takuya Morikawa.
Cette approche technique et conceptuelle positionne TAAKK parmi les créateurs les plus innovants de la scène masculine contemporaine. La maison japonaise prouve ainsi qu’expérimentation et portabilité peuvent cohabiter sans compromis.