La pandémie mondiale COVID-19 serait-elle une punition divine imposée à l’humanité ? À en croire les propos du créateur chinois Shangguan Zhe, la réponse serait plutôt affirmative et sa nouvelle collection pour son label SANKUANZ est une sorte de pénitence, de l’autoflagellation face au chaos et au désordre.
Cette autopunition pour calmer la colère divine est suggérée par les pointes métalliques et les lanières de cuir bouclées cousues sur les vêtements et sur les masques qui couvrent entièrement les visages. Il en est de même pour les cilices méticuleusement cachés autour de la taille.
Shangguan Zhe pousse encore plus loin la suggestion de la souffrance qu’on s’impose à soi ou celle qu’on subit lorsque la colère divine s’abat sur l’humanité via des éclaboussures de peinture rouge – est-ce qu’il s’agit du sang ou des flammes ? – qui se multiplient sur un gilet de chasse multi-poches, sur un manteau court à capuche à l’imprimé camouflage ou sur des denims brûlés par le créateur à l’aide de torches enflammées.
Déjà présent dans les collections précédentes, les symboles runiques Othala gagnent encore en puissance cette saison par leur multiplication sur nombre de pièces. Par exemple, sur la nouvelle collection de sacs “OTHALA” et sur les lunettes de soleil créées en collaboration avec GENTLE MONSTER.
Cependant, derrière cet esthétique destroy et la déconstruction des silhouettes – l’approche a été réalisée notamment en collaboration avec l’artiste chinois Zhou Yilun – il y a une grande maîtrise des coupes, particulièrement évidente dans les épaules prononcées et dans les costumes en tweed parfaitement bien réalisés.
© Images : SANKUANZ