La collection Printemps 2026 de SONGZIO marque un tournant radical pour Jay Song, le créateur sud-coréen qui dirige cette maison avant-gardiste depuis plus de trois décennies. Cette saison, le designer abandonne sa méthode habituelle qui consistait à partir d’une seule peinture pour explorer un territoire créatif plus vaste : la sculpture sous toutes ses formes.

Jay Song explique sa nouvelle démarche créative avec clarté : « Cette saison, j’ai emprunté deux voies distinctes. La première transforme une sculpture en vêtement, tandis que la seconde métamorphose un vêtement en sculpture. » Cette double approche permet au créateur de déconstruire puis de reconstruire ses pièces, créant des vêtements qui deviennent des sculptures portables ou assemblant différents éléments polyptiques en une seule création vestimentaire.
Cette philosophie se manifeste dès les premiers looks de la collection. Les teintes initiales évoquent la pierre brute ou les nuances chair, puis la palette chromatique évolue vers des tons sable doré, argent, rouge vif et orange brûlé. Ces couleurs terrestres établissent les fondations de la collection, tout en laissant place aux éclats métalliques vermillon et jaune qui scintillent avec leurs reflets futuristes.
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Les silhouettes adoptent des formes cocon qui enveloppent le corps de leurs courbes arrondies. D’autres pièces présentent de multiples couches et bandes de matière qui épousent les mouvements du corps, créant un équilibre entre structure et fluidité. Ces créations accentuent les détails texturaux et les jeux de plissage, dévoilant la peau par des ouvertures stratégiques à l’épaule ou au genou.

Les vestes surdimensionnées sans col ressemblent à des cardigans taillés avec précision. Les volumes s’épanouissent puis se rétractent, refusant de flatter la silhouette traditionnelle pour transformer celui qui les porte en sculpture vivante. Cette approche s’inspire de la théorie artistique coréenne selon laquelle l’espace négatif exprime une présence plutôt qu’une absence.
Les détails métalliques dominent cette collection, qu’ils scintillent discrètement sur une veste triple cape en tweed rose pâle ou qu’ils brillent sur les tissus techniques presque transparents. Jay Song travaille ces matières brillantes sous forme d’onglets, de patchworks ajourés ou dans sa réinterprétation des pièces vestimentaires basiques.

Le créateur oppose savamment les matières organiques aux textiles futuristes. Le coton biologique, le lin lavé et la laine bouillie capturent la beauté naturaliste orientale, tandis que le tweed métallique, le cuir brillant, le vinyle holographique et les tissus ultra-légers expriment un futurisme assumé.
Les bloomers plissés futuristes de longueurs variables constituent la pièce pantalon emblématique de cette collection. Ces pièces s’accordent avec une réinterprétation contemporaine des sandales gladiateur déclinées dans une gamme chromatique harmonisée à chaque look.