La première collection Valentino Croisière 2025 d’Alessandro Michele, “Avant les Débuts”, est une ode au riche héritage de la maison, réimaginé à travers le prisme de la vision singulière du créateur. Les 171 looks de prêt-à-porter, accompagnés de 93 images de chaussures, sacs et accessoires ravissants, révèlent la plongée profonde de Michele dans les trésors des archives Valentino, un voyage qui l’a séduit et énamouré.
Plutôt que de garder la collection cachée, Michele s’est senti obligé de partager ce début né de l’amour, un témoignage du travail inlassable et du dévouement de l’équipe Valentino. “Mon travail consiste à accorder les instruments, et il s’agit avant tout de partager”, a-t-il déclaré, comparant le processus à la direction d’un orchestre.
Malgré le peu de temps dont il disposait, Michele a créé une véritable garde-robe imprégnée de précision, de complexité et d’une élégance intrinsèque à l’image de Valentino Garavani. Il s’est retrouvé en conversation profonde avec les vêtements créés par Garavani, comme si le maestro était assis à côté de lui, leur penchant commun pour un look obsessionnellement soigné et leur goût pour la complexité de la composition les unissant à travers le temps.
Si le flair de Michele pour les gestes extravagants demeure, il est contenu dans un périmètre de sophistication et de luxe, sans perdre sa charmante bizarrerie. Il rappelle les tendances maximalistes de Valentino, même dans ses créations les plus épurées des années 70, et note : “Il y a toujours eu un sens très romain de l’opulence et de l’excès dans son travail, distillé à travers une obsession pour la beauté”.
Bien qu’il ne fasse référence à aucune décennie en particulier, Michele admet être fasciné par la Sfilata Bianca de 1968, lui empruntant “quelque chose de cette blancheur, de cette grâce”. Des allusions au raffinement hippie chic des années 70 et à la douceur et à la sophistication des années 80 émergent également, Michele se laissant aller à la légèreté des ruchés et des volants “pour la seule raison de se connecter à ce sentiment de grâce”.
La question que tout le monde se pose est la suivante : comment la vision de Michele sur la fluidité des genres se traduira-t-elle chez Valentino ? Il assure que ses convictions fondamentales restent inchangées. “C’est toujours moi qui joue ce jeu”, déclare-t-il. La collection reflète son exploration de longue date de la masculinité et de la féminité, un thème central dans sa philosophie du design. Son approche est intuitive et émotionnelle, guidée par une esthétique personnelle plutôt que par un programme préétabli. Tout comme chez GUCCI, le changement se fera naturellement, guidé par la perspective unique de Michele.
© Photos : Valentino