La collection Printemps 2026 de White Mountaineering marque un retour aux sources particulièrement réussi. Yosuke Aizawa, le directeur artistique de la marque japonaise, nous livre une réflexion profonde sur l’évolution de la mode outdoor depuis les années 1970.

Baptisée « Evolution Theory », cette collection retrace cinquante années d’innovations techniques dans l’univers du vêtement de montagne. Aizawa puise son inspiration dans les souvenirs de son père, passionné de mode américaine outdoor, militaire et sportive. Cette dimension personnelle apporte une authenticité rare à l’ensemble.
Le créateur japonais part d’un constat simple : les vêtements de montagne des années 1970 étaient lourds, mais durables. Aujourd’hui, les avancées technologiques permettent de créer des pièces ultralégères qui conservent toutes leurs qualités techniques. Cette évolution constitue le fil conducteur de sa démarche créative.
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Les premières sorties évoquent immédiatement l’esprit vintage avec une palette chromatique rétro et des shorts en denim coupés comme les portaient les randonneurs d’antan. Les sacs à armature métallique rappellent les célèbres sacs à dos Kelty en aluminium, premier souvenir outdoor du créateur.

L’ingéniosité réside dans l’utilisation de matériaux contemporains pour recréer des esthétiques d’époque. Les chemises madras sont ainsi confectionnées en maille de polyester. Les mailles et les cuirs synthétiques bénéficient des dernières innovations pour atteindre une légèreté maximale.
Cette approche technique s’étend également aux pièces tricotées, où différentes mailles mesh sont numérisées pour créer des designs sans coutures, légers et épurés. Les shorts et vestes intègrent du cuir synthétique ultraléger, tandis que les pièces trois couches de type Gore-Tex atteignent un poids minimal.
Aizawa revendique une approche passionnée face à ce qu’il perçoit comme une mode contemporaine trop consensuelle. Sa philosophie privilégie la couleur et l’innovation technique. Les vestes bombers dégradées des looks 10 et 27 illustrent parfaitement cette recherche chromatique audacieuse.

L’influence des sculpteurs James Turrell et Richard Serra transparaît dans cette volonté d’évoquer la proximité avec l’environnement naturel. Cette conscience de l’air, de la lumière et de l’environnement se manifeste particulièrement dans les chemises et shorts imprimés ciel, ainsi que dans les mailles bronze.
La collection explore également l’univers du yoga contemporain, notamment à travers la collaboration continue avec la marque Ecco. Les pyjamas rayés traduisent les tendances actuelles tandis que les blazers non doublés ultra-minimalistes apportent une dimension futuriste.
Le chapitre noir final propose des pièces techniques destinées aux vrais randonneurs comme aux amateurs urbains de gorpcore. Cette dualité reflète parfaitement l’évolution de la mode outdoor vers une légitimité urbaine totale.