La collection Bally Printemps 2025, présentée dans le cadre historique de la basilique San Simpliciano de Milan, a mis en avant la vision évolutive du directeur créatif Simone Bellotti pour la marque suisse. Bellotti, qui en est à sa troisième saison, a présenté une ligne de vêtements très soignée, définie par sa signature de tailleur pointu, imprégnée d’un nouveau sens de l’expérimentation ludique.
La collection a puisé son inspiration dans un mélange éclectique de sources, notamment l’artiste dadaïste Hugo Ball, dont le penchant pour les silhouettes non conventionnelles a laissé une marque évidente sur les vêtements. Bellotti, subjugué par un portrait de Ball portant un chapeau cylindrique et une cape en forme de cône, a traduit cette influence architecturale par des épaules fortes et inclinées et des encolures hautes sur les manteaux et les blazers. Il en résulte une silhouette à la fois sévère et étrangement délicate, comme une pièce d’armure méticuleusement fabriquée.
Poursuivant l’exploration des formes, Bellotti s’est tournée vers des références plus rustiques, à savoir des cloches de vaches antiques et des chausse-pieds usés par le temps, dont les lignes courbes sont reprises dans les minijupes arrondies et les courbes exagérées des sacs à main structurés. Cette juxtaposition de l’industriel et de l’organique, du précis et du fantaisiste, souligne le désir de Bellotti de trouver un équilibre entre « rationalité et fantaisie ».
Le résultat est une collection à la fois moderne et enracinée dans l’héritage de qualité artisanale de Bally. Des vestes en cuir aux manches arrondies aux coupes nettes, subtilement perturbées par des détails inattendus, Bellotti a fait preuve d’une grande compréhension de l’homme Bally : un homme qui apprécie la tradition, mais n’a pas peur d’embrasser une touche d’avant-garde.