Le Bitcoin a chuté à son plus bas niveau en deux semaines, perdant jusqu’à 2,5% lors de la séance de mardi, à 104 179 dollars. L’Ether suit cette tendance baissière, avec un recul de 3,4 % et un passage sous la barre symbolique des 3 500 dollars. Ces mouvements s’inscrivent dans un contexte particulièrement fragile pour les cryptomonnaies.
Cette baisse fait suite à un mois d’octobre catastrophique et témoigne de la nervosité persistante des investisseurs face aux incertitudes macroéconomiques et aux failles de sécurité qui affectent la finance décentralisée.
Un marché encore sous le choc
Trois semaines après une liquidation historique ayant effacé plusieurs milliards de dollars de positions à effet de levier, les acteurs du marché ont du mal à retrouver leur appétit pour le risque. Les traders restent prudents, comme le souligne le teneur de marché Keyrock dans une note récente.
L’intérêt ouvert sur les contrats à terme perpétuels du bitcoin stagne autour de 68 milliards de dollars, soit environ 30 % en dessous de son pic d’octobre. Les liquidations se poursuivent sans relâche : rien qu’au cours des 24 dernières heures, 1,2 milliard de dollars de positions haussières ont été anéanties.
Des sorties massives des ETF
Les fonds négociés en bourse consacrés au bitcoin et à l’ether subissent un exode inquiétant. Plus de 1,8 milliard de dollars ont été retirés des ETF spot au cours de quatre jours de trading consécutifs. Le fonds IBIT de BlackRock a enregistré à lui seul des sorties de 186,51 millions de dollars le 3 novembre.
Du côté de l’Ethereum, les pertes cumulées atteignent désormais près de 500 millions de dollars. BlackRock, Fidelity et Grayscale ont tous constaté des retraits significatifs de leurs produits.
Le contexte macroéconomique pèse lourd
L’environnement économique mondial n’arrange rien. Les anticipations d’une baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine en décembre se sont largement évaporées. Cette perspective de taux durablement élevés « augmente le coût d’opportunité de détenir des actifs non productifs de rendement, comme le bitcoin, tout en freinant l’élan spéculatif à court terme », explique Linh Tran, analyste de marché chez XS.com, à Bloomberg.
Parallèlement, le dollar américain se renforce, exerçant une pression supplémentaire sur les actifs numériques. Les analystes de Bitfinex avertissent qu’une « cassure durable sous la fourchette de 106 000 à 107 000 dollars pourrait renvoyer le BTC sous les 100 000 dollars ».
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La finance décentralisée en proie à des failles
L’écosystème DeFi traverse une période particulièrement turbulente. Le protocole Balancer a subi une attaque majeure lundi, qui a entraîné le vol d’actifs numériques estimé entre 70 et 128 millions de dollars. L’attaque a touché plusieurs pools de liquidité contenant des dérivés d’Ethereum staké sur Ethereum, Base, Polygon et Arbitrum.
Derek Lim, responsable de la recherche chez Caladan, résume la situation à Bloomberg : « Le marché de la cryptomonnaie fait aujourd’hui face à de multiples vents contraires à court terme. Cela frappe un marché déjà fragile, après l’événement de liquidation massive d’octobre et une série de piratages. »
Des perspectives techniques préoccupantes
L’analyse technique confirme la fragilité actuelle du bitcoin. La cryptomonnaie évolue désormais sous ses moyennes mobiles exponentielles à 50 et 200 jours, positionnées respectivement à 113 549 et 109 840 dollars. Le franchissement à la baisse de ces niveaux constitue un signal baissier inquiétant.
Markus Thielen, fondateur de 10x Research, anticipe un test de la zone des 100 000 à 101 000 dollars. En cas de rupture de ce palier, l’analyste n’exclut pas une correction plus profonde, avec un retour à 94 000 dollars, voire un repli complet à 85 000 dollars dans le scénario le plus pessimiste.
Le NUPL (Net Unrealized Profit/Loss), un indicateur de la santé du marché, s’établit à 0,47, son plus bas niveau depuis avril, ce qui suggère une faiblesse supplémentaire potentielle.
