Berluti redéfinit sa stratégie pour cette collection avec une philosophie claire : privilégier l’essentiel plutôt que la quantité. Jean-Marc Mansvelt, directeur général de la maison, l’affirme sans détour : « faire moins de choses, mais vraiment cultiver saison après saison l’essentiel pour nous ».
Le défilé parisien à la Fondation Simone et Cino Del Duca a débuté par un message fort : un moulage géant d’un pied en marbre évoquant les fragments antiques du musée du Capitole à Rome. Cette mise en scène théâtrale souligne l’ADN de la marque française, dans laquelle la chaussure masculine règne en maître absolu.
Les nouvelles créations témoignent d’une recherche constante de légèreté et de souplesse. Le modèle « La Farniente », mocassin à bout carré en daim, arbore des semelles gommino qui lui confèrent l’allure hybride d’une chaussure de conduite et d’un chausson de football du XIX^e siècle. Sa douceur rivalise avec celle d’une pantoufle, preuve que le confort peut s’allier à l’élégance.
L’oxford Alessandro, fidèle à son design originel de 1895, bénéficie d’un traitement révolutionnaire. Sa souplesse permet désormais de le plier en deux sans l’abîmer, une révolution technique qui bouleverse les codes de la chaussure habillée traditionnelle.
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La sneaker Shadow, best-seller de la maison, fait l’objet d’une attention particulière. Quatre nouvelles versions de maille tricotée accompagnent sa semelle repensée pour une meilleure adhérence. Chaque matière, du cachemire pour l’hiver aux mailles rafraîchissantes pour l’été, répond à des besoins fonctionnels précis.
La Stellar, sneaker à bout angulaire, se décline également en de nouvelles versions qui affirment le positionnement sportswear chic de Berluti dans l’univers masculin contemporain.
Les sacs constituent le deuxième pilier stratégique de la marque. Le 1 Jour de Poche, au format livre de poche, se décline dans les patines emblématiques de la marque. Compact et pratique, il complète la gamme de bagages de voyage et de travail.
L’exposition interactive permettait aux visiteurs de personnaliser des marque-pages en cuir, gravés au laser avec leurs initiales en hommage au motif Scritto, manuscrit du XVIII^e siècle emblématique de la maison.
Berluti maintient une approche mesurée du vêtement, concentrant ses efforts sur les pièces d’extérieur. La veste Forestière, créée en 1947 pour l’architecte Le Corbusier et intégrée au catalogue depuis l’acquisition d’Arnys par LVMH en 2012, est revisitée.
Les nouvelles versions en lin doublé de soie aux tons vifs et en tweed gris aux reflets cachemire illustrent cette démarche ciblée. Les blousons et parkas courtes en cuir aux coloris aquarelle complètent cette sélection restreinte mais cohérente.
La stratégie de Jean-Marc Mansvelt privilégie la qualité à la quantité, notamment en utilisant les tissus surplus de Nona Source, la plateforme textile de LVMH, ce qui permet à la marque de mettre en avant son engagement environnemental.
