Le long ruban d’asphalte défile sous vos roues, les vacances se profilent à l’horizon, mais un voyant orange vient perturber la quiétude du voyage. Le réservoir est presque vide. La prochaine aire de service est à quelques kilomètres, pratique, mais redoutablement chère. La question se pose alors : faut-il quitter l’autoroute pour faire le plein de carburant ? La réponse est un grand oui pour quiconque souhaite préserver son portefeuille. Cette simple habitude, ce petit détour de quelques minutes, peut vous faire économiser une somme non négligeable, allant parfois jusqu’à 20 euros pour un plein de 50 litres.
Sur le papier, la différence de prix au litre peut sembler minime : de l’ordre de 20 à 30 centimes en moyenne. Mais sur un trajet de plusieurs centaines de kilomètres, l’addition devient vite salée. Les stations-service autoroutières pratiquent en effet des tarifs systématiquement plus élevés que ceux des supermarchés ou des stations indépendantes situées en périphérie des villes. Pour un plein de gazole ou de sans-plomb, l’écart peut facilement atteindre, voire dépasser, les 15 euros.
Plusieurs facteurs expliquent cet écart de prix conséquent. D’une part, les stations-service autoroutières sont soumises à des coûts d’exploitation bien plus élevés. Elles doivent notamment garantir un service continu, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, ce qui engendre des frais de personnel importants. De plus, elles versent une redevance aux sociétés concessionnaires d’autoroutes, redevance qui se répercute inévitablement sur le prix affiché à la pompe. La logistique d’approvisionnement est également plus complexe et coûteuse pour ces aires souvent isolées.
Enfin, il existe un phénomène de « clientèle captive ». Sur l’autoroute, pressé par le temps et loin de toute alternative immédiate, l’automobiliste n’a guère le choix. Les grandes enseignes pétrolières, comme TotalEnergies, Shell ou Esso, qui dominent ce réseau, profitent de cette situation pour maintenir des marges plus confortables. À l’inverse, les grandes surfaces (E.Leclerc, Intermarché, Carrefour), installées à quelques kilomètres des sorties, utilisent le carburant comme un produit d’appel, avec des marges réduites, afin d’attirer les clients dans leurs magasins.
Les économies réalisées sont bien réelles et peuvent transformer le budget de vos vacances. Prenons des exemples concrets basés sur des trajets typiques. Pour un voyage entre Lille et Marseille, faire le plein dans un centre E.Leclerc à la sortie 5,1 de l’A42 plutôt que dans la station Shell de l’aire de repos voisine peut représenter une économie de plus de 21 euros pour 50 litres de SP95-10. Sur un trajet Bordeaux-Nice, le gain peut atteindre près de 14 euros pour la même quantité de carburant. Ces économies, cumulées, peuvent financer un restaurant ou une activité de loisir une fois arrivé à destination.
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Même en restant sur l’autoroute, tous les points de ravitaillement ne se valent pas. Certaines enseignes sont en effet structurellement moins chères que d’autres. Les stations E.Leclerc, lorsqu’elles sont présentes sur les aires de repos, affichent souvent des tarifs plus compétitifs que leurs concurrents directs. En général, les pétroliers traditionnels, comme Shell ou Eni, figurent parmi les plus onéreux. Il est donc judicieux, même sans sortir du réseau autoroutier, de privilégier certaines enseignes si l’occasion se présente.
Le secret pour optimiser ses dépenses de carburant réside dans un seul mot : l’anticipation. Partir à l’aveugle en espérant trouver une station bon marché lorsque le réservoir est vide est la meilleure façon de payer le prix fort. Avant un long trajet, prenez quelques minutes pour préparer votre itinéraire de ravitaillement. De nombreux outils en ligne et applications mobiles, comme le site gouvernemental prix-carburants.gouv.fr, Carbu.com ou Zagaz.com, permettent de comparer en temps réel les prix des stations-service sur votre itinéraire.
Ces planificateurs vous aident à identifier les stations les moins chères situées à proximité des sorties d’autoroute. La règle d’or, recommandée par les associations de consommateurs, est de ne pas s’éloigner de plus de 5 à 10 kilomètres de l’axe principal. Au-delà, le carburant consommé pour le détour risque d’annuler l’économie réalisée à la pompe. Un aller-retour de quelques kilomètres est largement rentabilisé par l’économie réalisée sur le prix du litre.
Cet été 2025, la tendance à la baisse des prix observée en juillet se confirme, offrant un répit aux automobilistes. Les opérations « carburant à prix coûtant » relancées par les enseignes de la grande distribution pour les grands chassés-croisés accentuent encore l’écart avec les prix autoroutiers. Le gazole s’affiche en moyenne à 1,63 € le litre et le SP95-E10 à 1,69 €, soit des niveaux relativement bas par rapport aux années précédentes. C’est donc le moment idéal pour adopter les bons réflexes.
L’économie ne s’arrête d’ailleurs pas au carburant. Quitter l’autoroute permet également de payer moins cher les boissons, les sandwichs et autres en-cas, dont les prix sont aussi majorés sur les aires de service. Enfin, pour maîtriser davantage votre budget, sachez qu’il existe d’autres astuces.
Baisser sa vitesse de 130 km/h à 120 km/h permet par exemple de réduire sa consommation d’environ un litre aux 100 kilomètres, pour une perte de temps minime. De même, fractionner son trajet en effectuant plusieurs sorties et entrées sur l’autoroute peut, sur certains tronçons, faire baisser le coût total du péage. En cumulant ces stratégies, le voyage devient nettement plus économique.
Sortir de l’autoroute pour faire le plein n’est pas une perte de temps, mais un investissement judicieux. C’est un acte simple qui demande un minimum de planification, mais dont les bénéfices sont immédiats et mesurables.
Alors, pour votre prochain grand départ, n’oubliez pas de consulter une carte des prix avant de prendre la route. Votre portefeuille vous en remerciera.
