Pharrell et la Virginia Adistar Jellyfish : l’esthétique anti-torpedo qui redéfinit la sneaker masculine

Pharrell Williams bouleverse une nouvelle fois la culture sneaker. Avec la Virginia Adistar Jellyfish pour adidas, il impose une esthétique dite « anti-torpedo », loin des lignes fuselées dominantes, et redéfinit l'allure masculine contemporaine.

Par
Stéphane Leonelli
Stéphane Leonelli est rédacteur numérique chez Essential Homme, où il se spécialise dans le domaine des sneakers. Son parcours professionnel comprend également la couverture de la...
5 Minutes de lecture
© Photo : adidas

Pharrell Williams ne cesse de surprendre. Après avoir bouleversé l’univers du luxe en prenant la direction artistique de Louis Vuitton Homme, le créateur et musicien poursuit son travail d’agitateur sur un autre terrain qu’il affectionne : la basket. Avec la Virginia Adistar Jellyfish, son dernier projet pour adidas, il impose une silhouette radicalement nouvelle, que certains qualifient déjà d’« anti-torpedo ». À contre-courant des lignes fuselées et aérodynamiques qui dominent le marché, cette sneaker marque le début d’une nouvelle ère pour la chaussure masculine.

Depuis plus de vingt ans, Pharrell brouille les frontières entre musique, art et mode. Son rôle chez Louis Vuitton a confirmé sa capacité à transformer des symboles établis en objets désirables et modernes.

- Publicité -
Pharrell et la Virginia Adistar Jellyfish : l’esthétique anti-torpedo qui redéfinit la sneaker masculine
© Photo : adidas

Parallèlement, sa collaboration avec adidas lui permet d’expérimenter sans contrainte et d’imaginer des formes inédites qui dépassent le simple produit sportif pour toucher à l’objet culturel. L’Adistar Jellyfish illustre parfaitement ce double mouvement : iconoclaste, mais immédiatement identifiable ; disruptive, mais connectée à la culture sneaker.

Les dix dernières années ont été marquées par l’obsession des sneakers effilées et dynamiques, pensées comme des bolides. Nike a multiplié les silhouettes allongées, adidas a répondu avec ses modèles de running profilés, et même le secteur du luxe a adopté cette logique « streamlined ».

- Publicité -
Pharrell dévoile la sneaker adidas Jellyfish à la Fashion Week de Paris
© Photo : Complex Sneakers

Pharrell, lui, prend le contrepied de cette tendance. La Jellyfish affiche une semelle ondulée, presque biomorphique, un corps massif rappelant les volumes des années 2000 et une structure organique s’inspirant des formes marines. Rien à voir avec la « torpille » minimaliste : ici, la chaussure assume la courbe, l’ondulation et l’excès.

Ce choix traduit une vision différente de la masculinité, moins agressive, moins axée sur la performance pure, plus ouverte à l’expérimentation et à l’audace stylistique.

- Publicité -

Suivez toute l’actualité d’Essential Homme sur Google Actualités, sur notre chaîne WhatsApp, ou recevoir directement dans votre boîte mail avec Feeder.

Les sneakers sont depuis longtemps bien plus que de simples chaussures : ce sont des signes d’appartenance, des marqueurs identitaires et des objets de collection. Chez les hommes, en particulier, elles jouent le rôle d’un terrain d’expression stylistique puissant, là où d’autres accessoires restent plus codifiés.

- Publicité -

Avec la Virginia Adistar Jellyfish, Pharrell transforme cette fonction en un véritable manifeste. En les portant, on revendique une position : celle de l’homme qui refuse l’uniformité, assume un style atypique et considère la mode comme un langage plutôt que comme une simple consommation.

Pharrell lance la surprenante sneaker adidas Jellyfish

Certains rapprocheront l’adidas Jellyfish d’autres ruptures stylistiques récentes, comme les Yeezy de Kanye West, qui avaient bousculé les codes avec leurs formes futuristes et déroutantes, ou les Triple-S de Balenciaga, ces mastodontes oversize devenus icônes de la « dad shoe ».

- Publicité -

Mais Pharrell propose autre chose : non pas un choc volontairement excessif, mais une esthétique organique et fluide évoquant l’art contemporain et la nature. Alors que Yeezy misait sur l’aliénation futuriste, Pharrell explore la douceur de la forme et la puissance de la courbe.

La Jellyfish n’est pas un simple coup d’éclat isolé. Elle s’inscrit dans un mouvement plus large qui traverse la mode masculine : le retour des volumes, l’importance du confort et la redéfinition du corps masculin par le vêtement. Oversize, tailleur déconstruit, silhouettes flottantes… la sneaker Jellyfish en est le prolongement naturel.

Pharrell lance la surprenante sneaker adidas Jellyfish

Il y a fort à parier que d’autres marques suivront cette tendance. Déjà, certains designers explorent des formes moins rigides et plus expressives. Si le grand public adopte la Jellyfish comme il a adopté les Triple-S hier, alors l’anti-torpedo pourrait bien devenir la nouvelle norme.

Avec la Virginia Adistar Jellyfish, Pharrell Williams ne signe pas seulement un modèle, mais trace également une ligne éditoriale pour l’avenir de la sneaker masculine. En rompant avec l’esthétique fuselée dominante, il propose une nouvelle définition du style : oser la singularité, libérer les formes et faire de la sneaker un manifeste culturel autant qu’un objet de mode.

- Publicité -
Partager cet article