L’analyse mathématique publiée par VanEck, spécialiste des stratégies d’investissement intelligentes et prospectives, révèle un calcul inédit : si le bitcoin maintient une croissance annuelle de 25 % tandis que la dette américaine ne progresse qu’à 5 % (cliquer sur ce lien pour voir les révisions et les projections du cours du bitcoin mises à jour chaque heure), cette cryptomonnaie pourrait permettre aux États-Unis de réduire leur endettement de 42 000 milliards de dollars d’ici 2049.
Ce principe repose sur un arbitrage temporel simple, mais puissant. Matthew Sigel, responsable de la recherche sur les actifs numériques chez VanEck, détaille ce scénario : l’acquisition d’un million de bitcoins par le gouvernement américain pourrait générer une réserve de valeur capable de compenser 35 % de la dette nationale future. Pour comprendre cette mécanique, il faut analyser les chiffres sous-jacents.
La dette publique américaine s’élève actuellement à 37 000 milliards de dollars. Selon les projections de VanEck, elle devrait atteindre 119 300 milliards de dollars en 2049, avec une croissance annuelle composée de 5 %. Parallèlement, le bitcoin devrait théoriquement passer de 200 000 dollars en 2025 à 42,3 millions de dollars en 2049, s’il maintient son rythme de croissance historique de 25 % par an.
Cette différence de croissance constitue l’essence même de l’arbitrage proposé. Pendant que les intérêts de la dette progressent à un rythme modéré, l’actif numérique pourrait croître de manière exponentielle. Les États-Unis transformeraient ainsi leur position débitrice en une stratégie d’investissement à long terme.
Le projet prend forme concrètement avec le Bitcoin Act de la sénatrice Cynthia Lummis. Cette proposition législative prévoit l’achat d’un million de bitcoins sur cinq ans, ce qui représente environ 5 % de l’offre totale existante. Le financement proviendrait de fonds existants de la Réserve fédérale et du département du Trésor, ce qui permettrait d’éviter d’alourdir immédiatement la charge fiscale.
L’administration Trump avait déjà jeté les bases de cette stratégie. Le décret exécutif signé en mars 2025 a en effet institué une réserve officielle de biens numériques. Les 200 000 bitcoins actuellement détenus par le gouvernement américain, issus de saisies judiciaires, constitueraient le socle initial de cette réserve stratégique.
Au-delà des calculs théoriques, cette approche révèle une transformation profonde de la pensée économique américaine. Le bitcoin n’est plus perçu comme un simple actif spéculatif, mais comme un instrument de politique monétaire. Les États-Unis anticipent ainsi l’évolution des équilibres géopolitiques mondiaux.
Cette stratégie s’inscrit dans un contexte de concurrence internationale. La Russie explore en effet l’utilisation du bitcoin pour contourner les sanctions économiques. Les pays du BRICS développent des infrastructures de minage gouvernementales. Les États-Unis réagissent en institutionnalisant le bitcoin avant que d’autres puissances ne prennent l’avantage technologique et financier.
L’analyse de VanEck souligne également les implications macroéconomiques d’un tel scénario. Si Bitcoin atteignait effectivement 42 millions de dollars, sa capitalisation boursière représenterait 18 % des actifs financiers mondiaux, contre seulement 0,22 % actuellement. Cette expansion redéfinirait complètement les équilibres monétaires internationaux.
Cependant, plusieurs économistes remettent en question la viabilité de ces projections. Dans un article de Forbes, Brian Domitrovic rappelle que la capitalisation totale actuelle de Bitcoin ne couvre même pas le déficit budgétaire annuel américain. Pour que les calculs de VanEck se matérialisent, la valeur de Bitcoin devrait être multipliée par plus de 400 en 24 ans.
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Les critiques soulignent également les risques inhérents à cette stratégie. Une chute brutale du prix du bitcoin pourrait en effet aggraver la situation budgétaire américaine plutôt que de l’améliorer. L’absence de garantie gouvernementale sur cette cryptomonnaie décentralisée constitue un facteur d’incertitude majeur pour la politique publique.
La dimension technologique renforce toutefois l’argumentaire des partisans de cette approche. À la différence des monnaies traditionnelles, le bitcoin présente une offre limitée à 21 millions d’unités. Cette rareté programmée pourrait effectivement soutenir une appréciation continue du prix, condition sine qua non de la réussite de l’arbitrage proposé.
Cette initiative génère déjà des effets d’entraînement. Plusieurs États américains envisagent en effet de constituer leurs propres réserves stratégiques de bitcoins. Le Michigan a relancé son projet de loi HB 4087, qui autorise l’investissement de jusqu’à 10 % des fonds étatiques dans les crypto-monnaies. Cette décentralisation de la stratégie pourrait amplifier l’impact global sur la réduction de la dette publique.

Le marché réagit positivement à ces annonces. Le Bitcoin a progressé de 2,8 % à la suite des déclarations sur le Bitcoin Act, témoignant de la confiance des investisseurs dans cette approche gouvernementale. Les volumes d’échange ont augmenté de 15 %, reflétant l’intérêt suscité par cette institutionnalisation.
L’horizon temporel de vingt ans minimum imposé par la législation proposée témoigne de la dimension stratégique de cette initiative. Les États-Unis ne visent pas un gain spéculatif rapide, mais une restructuration profonde de leur architecture financière. Cette patience politique pourrait s’avérer décisive pour la réussite de l’opération.
Au final, les États misent sur le bitcoin pour réduire leur dette, car les mathématiques semblent leur donner raison. Si les hypothèses de croissance se vérifient, cette stratégie pourrait effectivement transformer un problème budgétaire majeur en opportunité historique. Reste à savoir si la réalité économique confirmera ces projections optimistes.